samedi 29 mai 2021

Les députés réclament le retour de la « pause-café »

De gauche à droite, Sabine Ntakarutimana (1ère vice-présidente de l'AN), Daniel Gélase Ndabirabe (Président de l'AN), Abel Gashatsi (2ème vice-président de l'AN)

Pendant plusieurs années, un rafraîchissement était souvent présent à l’hémicycle de Kigobe et pour les députés et pour tous les citoyens qui assistaient aux débats de la chambre basse du parlement burundais. Mais, aujourd’hui, certains députés sont en colère à cause de la suppression de ce rafraîchissement qui faisait du bien aux députés surtout lorsque la plénière devenait de plus en plus longue. (Info Le Mandat)

En plus de l’eau et des limonades, s’étaient ajoutés des sandwichs garnis de margarine lors des récentes législatures. Aujourd’hui, presque tout a disparu depuis l’accession de Daniel Gélase Ndabirabe à la présidence de l’assemblée nationale. « Gélase a mis fin à ce rafraîchissement depuis son arrivée. On ne nous donne que de l’eau actuellement », se lamente l’un des députés. Ce mardi, le président de l’Assemblée Nationale a dit aux députés qu’ils ne recevront non plus les projets de loi ou d’autres rapports en papiers …

… parce que le papier coûte cher

« Désormais, les projets de lois vous seront envoyés dans vos boîtes mails », a dit Daniel Gélase Ndabirabe aux députés ce mardi, 25 mai 2021, lors de l’adoption du calendrier des travaux de la session ordinaire parlementaire d'Avril 2021 pour la période du 24 au 31 mai 2021. La décision n’a pas plu aux députés. Certains d’entre eux n’ont pas d’ordinateurs portables. D’autres ne savent même pas comment utiliser ces machines. Le manque de la connection internet à domicile a également été évoqué. Toutes ces inquiétudes ont été soulevées et le président de l’Assemblée Nationale a été catégorique. « Pour ceux qui ne savent pas utiliser les ordinateurs, demandez à vos enfants, ils vont vous apprendre ! », a déclaré Daniel Gélase Ndabirabe avant d’ajouter que le problème de connection internet est entrain d’être analysé. 

Au cours de ce débat, le président de la chambre basse du parlement burundais a mis en garde les députés qui dorment, regardent des films ou chattent sur Whatsapp au lieu de suivre les plénières. "Il y aura désormais des sanctions", a insisté Daniel Gélase Ndabirabe.

La rémunération mensuelle directe de base d’un député s’élève à environ 2 millions de francs burundais. C’est l’équivalent d’environ 1000 dollars américains par mois.  

A lire aussi 👉 L'enfant de l'ancien ministre triche au Concours sans problème

vendredi 28 mai 2021

Concours national : On ne touche pas à l’enfant de « l’ambassadeur » qui triche

Ce mercredi, 26 mai 2021, un élève est attrapé en possession d’une grille de correction en pleine passation du concours national qui donne accès à l'enseignement post-fondamental. Mais, l’enseignant, qui confisque ses copies et l’expulse de la salle, remarque enfin que ce n’est pas un élève comme les autres. C’est, en fait, le fils de l’ancien ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique.

Alors que l’on entame le second jour de passation du concours national de la neuvième année au Burundi, une fille est contrainte de sortir de l’une des salles du Centre du Lycée SOS GH et ses copies sont déchirées. Elle est accusée par un enseignant d’avoir jeté un coup-d’œil sur les copies d’un autre élève dans la classe. Un autre cas, qui semble plus grave que le premier, se présente ensuite dans la même matinée de mercredi. Un élève possède une grille de correction de l’épreuve-langue 2 (Anglais-Swahili). L’enseignant le surprend entrain de regarder sur la grille en question. L’enseignant confisque ses copies et oblige l’élève à sortir de la classe selon les sources sur place.

C’est le fils de Gaspard Banyankimbona !

Une trentaine de minutes plus tard, six policiers en tenues de l’Appui à la Protection des Institutions ‘’API’’ font irruption au Lycée SOS. Ils se retirent avec l’enseignant et discutent pendant quelques minutes devant la salle où se tiennent debout la fille qui aurait jeté un coup-d’œil sur les copies de ses pairs et le fils de l’ancien ministre Gaspard Banyankimbona qui avait une grille de correction dans la main.

L’enseignant lâche prise

Nos sources ne connaissent pas le contenu des discussions entre les policiers et l’enseignant mais ces échanges aboutissent à la reprise de la passation du concours par l'élève alors que la plupart de ses pairs sont entrain de rentrer à la maison après avoir terminé, au bout du temps réglémentaire, les épreuves de Langue 2 et de Mathématiques. 

L’enseignant accorde aussi à l’élève les trente minutes perdues dehors. Ce qui fait que le fils de l’ancien ministre continue de faire le concours seul en classe pendant que l’enseignant le surveille. 

Le père de l'enfant privilégié est, depuis le 13 avril 2021, le patron de l'Inter-University Council for East Africa, l'une des institutions de la Communauté Est-Africaine. Il venait d'être remplacé au poste de ministre de l'éducation nationale et de la recherche scientifique qu'il occupait depuis le 28 juin 2020.

A lire aussi 👉 Pourquoi la documentation revendique-t-elle l'assassinat d'un officier de l'armée ?

mardi 11 mai 2021

Pourquoi le SNR revendique-t-il l'assassinat d'un officier de l’armée burundaise ?

Ce dimanche, 9 mai 2021, plusieurs véhicules sont tombés dans une embuscade des hommes armés à proximité du chef-lieu de la province Muramvya. Au moins 8 personnes dont un officier de la Force de Défense Nationale du Burundi ont été tuées et la plupart des véhicules ont été incendiés. Une organisation qui se baptise LOPADA ARMY semble revendiquer le massacre. (Info Le Mandat)

Dans l'un de ses récents tweets, environ vingt-quatre heures après l’attaque qui a emporté une dizaine de vies humaines à Muramvya, LOPADA ARMY déclare qu’elle « va attaquer encore une fois pour conquérir le pays ». Cette organisation, qui se baptise Official Light of Promise and Delivery Army, rappelle ainsi ses anciens tweets. “Nous avions annoncé, il y a quelques jours, la façon dont les Hommes et Femmes de notre Armée rebelle ont déjà commencé le processus de déloger le gouvernement burundais ».

Qui sont les leaders de la "LOPADA ARMY" ?

Official Light of Promise and Delivery Army ou LOPADA ARMY rejoint Twitter dans ce mois de mai en cours. L’un de ses premiers tweets du 2 mai 2021 annonce les dirigeants de ce « groupe rebelle ». 

Col. Prosper Ndikuriyo (1)

Il réside en Ouganda et opère comme agent du Service National de Renseignement du Burundi selon des sources bien informées.

Louis Mashengesho (2)

Son vrai nom c'est Louis Nzokira surnommé Makuta. Il réside également en Ouganda selon nos sources qui soulignent que c'est un vieil homme de 86 ans. Louis Nzokira est un ancien officier de la police burundaise. Il aurait également été recruté par le Service National de Renseignement du Burundi selon nos sources.

Gen. Zakaria Bizimana (3) et Vincent Kamwenubusa (6)

Nos sources indiquent qu'elles n'ont, pour le moment, aucune information sur ces deux noms.

Maj. Paul Burakeye (4)

Son nom complet c'est Jean Paul Burakeye. L'année passée, il se rapatrie au Burundi au sein de la délégation dirigée par le président du CDP Anicet Niyonkuru. Il est d'ailleurs nommé Commissaire National Adjoint à la jeunesse du CDP (Conseil Des Patriotes) le 4 février 2020. C'est l'homme en bleu, à droite, sur ce tweet qui parle de sa nomination. 

Jean Paul Burakeye est actuellement au Burundi selon nos sources. Il aurait même repris sa fonction d'enseignant à Karuzi, sa province d'origine. Il est également agent du Service National du Burundi selon toujours nos sources.

Capt. Innocent Nduwamahoro (5) 

C'est le petit frère de Jean Paul Burakeye selon nos sources.

Tous ces agents de la documentation burundaise, qui semblent confirmer leur participation dans l'assassinat d'un officier de l'armée burundaise, collaborent avec l'ambassade du Burundi en Ouganda selon nos sources. 

Les circonstances de l'assassinat de Lieutenant Colonel Onesphore

Lieutenant Colonel Onesphore Nizigiyimana était parmi une dizaine de personnes assassinées sur la route Muramvya-Bujumbura dans la nuit de dimanche. Certaines sources affirment que ses deux garde du corps auraient également péri dans l'attaque. Au cours de cette attaque perpétrée à environ cinq kilomètres du chef-lieu de la province Muramvya, une dizaine de personnes ont été tuées par balles ou incendiées dans leurs véhicules. Même si rien n'a été dérobé par ces hommes armés, le Ministère de l'Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique déclare qu'il s'agit d'un vol à main armée dans un tweet publié après l'attaque.

Avant son départ pour une visite officielle en Ouganda, le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a mis en garde les auteurs de l'embuscade de Muramvya. "Nous sommes attristés par les voleurs qui nous ont endeuillés encore une fois. Les tentations ne cesseront jamais mais malheur aux responsables de ces tentations. Tous les malfaiteurs doivent être anéantis. Hommage aux familles éprouvées." 

Jusqu'ici, seuls ces agents du Service de Renseignement du Burundi réunis au sein de la "LOPADA ARMY" semblent revendiquer l'assassinat d'une dizaine de personnes à Muramvya dont le lieutenant colonel Onesphore Nizigiyimana qui a servi à la Mission d'Assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM), à la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM) et à la Force en Attente de l'Afrique de l'Est (EASF).