vendredi 1 décembre 2017

Arusha II : Coup d’envoi acrobatique des pourparlers inter-burundais.




        L’absence de certains éléments clés risque, à coup sûr, de faire capoter cette rencontre d’Arusha qui est, elle-même, organisée à la sauvette. Même si presque toutes les parties présentes se retrouvent dans l’agenda proposé par les médiateurs, les protagonistes burundais risquent de ne pas trouver un terrain d’entente dans la semaine qui leur reste.

        Après un démarrage plein d’incertitude, les médiateurs ont finalement décidé que le lancement officiel de ce quatrième round des pourparlers soit effectué mardi malgré les désaccords sur les points à l’ordre du jour. C’est cet agenda qui, d’ailleurs, avait bloqué la poursuite de cette rencontre dès le premier jour.

La plus forte des parties décidée à protéger tous ses intérêts

        ''Personne ne peut nier que c'est le pouvoir de Pierre Nkurunziza qui tient les ficelles jusqu'ici'', indique une source présente à Arusha. Toutefois, la Cour Pénale Internationale évoquée par les représentants du gouvernement burundais, juste au début, montre que le pouvoir de Bujumbura redoute encore la justice internationale malgré ses discours d’apaisement adressés à la population, poursuit-elle. 
Ainsi, les autorités burundaises voudraient que ce point soit également discuté lors de ces pourparlers malgré qu’il ne figure nulle part sur l’agenda.

Pour le pouvoir de Pierre Nkurunziza, l’idée du gouvernement d’union nationale, qui figure également sur l’agenda, est insensée. Selon certaines sources, certains membres de l’opposition, qui le veulent, peuvent obtenir quelques postes au sein du gouvernement mais il n’est pas question de partage équitable du pouvoir.  

Les négociations se sont transformées en travaux en groupes selon les affinités

Les travaux en groupes ne vont apporter rien de nouveau par rapport aux consultations éternelles organisées par la médiation depuis deux années, indiquent certains observateurs. 
Cependant, l’Accord d’Arusha I que le gouvernement ne veut pas entendre parler et la Constitution qui est sur le point d’être révisée par le même gouvernement sont les principaux points qui ont provoqué la création des cinq groupes de participants. 
Cela dit, toutes les parties ne sont pas présentes à Arusha.

Les grandes absences difficiles à gérer

        Un petit communiqué du bureau du facilitateur, signalant que la sécurité est garantie pour tous les participants, n’a pas suffi, pour le moment, pour convaincre le CNARED et la Société civile d’accorder une certaine importance à ces pourparlers. 
La plus importante plateforme de l’opposition et les organisations qui ont, en grande partie, appelé la population à contester le troisième mandat de Pierre Nkurunziza dans les rues en 2015 estiment qu’elles ont été négligées par les médiateurs. 
Le CNARED n’a jamais été invité comme une entité à part depuis le début du dialogue pour éviter que le gouvernement boycotte le processus. 
Il y a aussi des membres du CNARED et de la société civile qui ne peuvent pas être invités par les médiateurs parce qu’ils sont recherchés par des mandats d’arrêt émis par Bujumbura. 

Certains experts expliquent que l’absence de ces incontournables parties au conflit est l’un des obstacles majeurs de l’aboutissement de ces pourparlers. 

Les représentants des groupes armés font également partie des grands absents dans ces pourparlers malgré les promesses de la médiation. Mais certaines sources estiment que, pour le moment, la force de frappe de ces groupes rebelles est trop faible pour être associée à cette importante rencontre.

La mise en commun du week-end
      
        Certains experts expliquent que la mise en commun des propositions prévue ce vendredi ne va pas donner grand-chose. Certains points de discorde entre les différents groupes ne vont pas favoriser un terrain d’entente, pas pour le moment en tout cas, indiquent certains observateurs.


        Les protagonistes burundais ont encore une semaine devant eux pour finaliser cette rencontre qui, selon certains, est partie sur de mauvaises bases. 

vendredi 24 novembre 2017

L’EAC saisie : ‘’Que justice soit faite pour les musulmans emportés par le pouvoir de Pierre Nkurunziza !’’








Les noms de certains politiques assassinés dans la crise du troisième mandat de Pierre Nkurunziza figurent sur la liste dans la correspondance adressée à la Communauté Est-Africaine ce vendredi. L’auteur de la correspondance a choisi d’être représenté par un groupe d’avocats basés à Kampala en Ouganda.

         La correspondance du burundais Djuma Zuberi cite certains politiques burundais assassinés depuis le début de la crise liée au troisième mandat au Burundi en avril 2015. L’ancienne députée de l’East African Community Hafsa Mossi abattue par balles tout près de chez elle le 13 juillet 2016, l’ancien Président du parti UPD-Zigamibanga Zedi Feruzi assassiné par balles le 23 mai 2015 au lendemain de son discours galvanisant contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ainsi que l’Imam Athuman Shaban brûlé vif dans sa voiture dans le quartier de Kinindo en 2015. Selon Djuma Zuberi, la justice burundaise n’a rien fait jusqu’ici pour identifier et juger les coupables.

Pourquoi plaider uniquement pour les musulmans

        Représenté par le groupe d’avocats de la sous-région Madiinah and Co. Advocates, Djuma Zuberi estime qu’à part les dossiers similaires comme ceux relatifs aux assassinats perpétrés par le pouvoir en place depuis le début de la contestation du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, les musulmans sont souvent négligés ou ne sont pas tout simplement traités au même pied d’égalité que d’autres burundais. Djuma Zuberi accuse certains leaders de la communauté islamique du Burundi d’être complices du gouvernement en place dans ce qu’il appelle bafouement des droits des musulmans. A titre d’exemple, il donne également l’exemple du chef religieux Congera Hamza tué par balles par des gens suspectées d’être des agents du Service National de Renseignement à l’aube du 9 décembre 2010 dans la zone de Buyenzi en Mairie de Bujumbura alors qu’il se rendait à la mosquée. La vérité sur l’assassinat de cet imam qui ne mâchait pas ses mots n’est toujours pas connue, explique Djuma Zuberi. 

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'’Je suis musulman et je plaide pour les droits des musulmans. Quoi de plus normal !’’, réplique Djuma Zuberi à la question de savoir si son initiative ne vient pas créer des divisions au sein de la population burundaise.

        Djuma Zuberi indique que cette correspondance au secrétaire général de l’East African Community n’est que le début d’un long plaidoyer plus détaillé qu’il compte mener en collaboration avec ses avocats du groupe Madiinah and Co. Advocates.


Le but de cette première correspondance, selon le groupe Madiinah and Co. Advocates, est d’inciter la Communauté Est-Africaine dont fait partie le Burundi,  à forcer les autorités de ce pays d’honorer les traités et juger les auteurs des crimes contre les musulmans.

lundi 4 septembre 2017

Les rebelles de RED-Tabara capturés à Rurambo seraient transférés à Kinshasa


Les combattants du mouvement RED-Tabara, qui, ont été capturés par l'armée congolaise dans la localité de Rurambo dans la province du Sud-Kivu seraient conduits dans une prison à Kinshasa.
Certaines sources affirment qu'il s'agit d'une trentaine d'hommes.

Certaines sources en République Démocratique du Congo indiquent qu'une trentaine de rebelles burundais ont été transférés à Kinshasa après avoir passé quelques jours dans la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu.

Ces rebelles burundais ont été capturés le 22 août 2017 par les Forces Armées

mercredi 23 août 2017

Le Chef d'Etat-major de RED-Tabara capturé sans résistance en RDC

Officier congolais Photo actualite.cd

La surprise a été de taille pour les rebelles du mouvement RED-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit) vers la fin de la journée de ce mardi. 
Une dizaine d'hommes de ce mouvement se sont retrouvés face aux FARDC en sureffectif dans les hauts plateaux du village de Rurambo à l'Est de la République Démocratique du Congo. 
Le Général-Major Melchiade BIREMBA

jeudi 17 novembre 2016

Burundi: Pourquoi les pourparlers inter-burundais ne sont pas possibles sur le sol burundais.

Tatien SIBOMANA (Porte-Parole du parti UPRONA indépendant



        Plusieurs raisons ont été évoquées par un cadre du parti UPRONA indépendant au lendemain d’une polémique provoquée par les propos de Jamal Benomar qui a laissé croire que ce dialogue politique pouvait se tenir au Burundi.

        Premièrement, selon Tatien Sibomana, la sécurité n’est pas assurée pour les politiques et les activistes de la société civile qui devraient participer à un dialogue inclusif au Burundi. 

Et si un dialogue véritable et inclusif devait se tenir au Burundi, poursuit Tatien Sibomana, il faudrait d’abord que les participants soient en sécurité et cela veut dire qu’il doit y avoir les forces neutres sur terrain. ‘’Nous allons revenir donc à la case de la MAPROBU’’, a-t-il précisé.

        Deuxième conditionnalité, explique ce cadre de l’UPRONA non reconnu par le pouvoir de Bujumbura, c’est que les mandats d’arrêt qui pèsent sur tous ces gens qui ont pris le chemin de l’exil soient levés.  Il explique que tous ces politiques, membres de la société civile et journalistes qui ont fui l'insécurité ne peuvent pas envisager de rentrer au Burundi sans que ces mandats d'arrêt ne soient annulés.

        Troisième conditionnalité, ‘’nous devons nous entendre sur la médiation’’, indique Tatien Sibomana en ajoutant que ‘’il est hors de question que la médiation soit assurée par la fameuse CNDI du parti CNDD-FDD.’’ parce que, dit-il, 

        ‘’ça engendre d’ailleurs la conditionnalité numéro quatre, nous devons nous entendre sur quoi discuter’’. Selon Tatien Sibomana, tout le monde sait que la crise actuelle a été causée par ces gens qui ont violé l’Accord d’Arusha de Paix et de Réconciliation et la Constitution qui en est issue. Pour lui donc, cette Commission Nationale de Dialogue Inter-burundais, qui prône la révision voire même l’abrogation pure et simple de l’Accord d’Arusha, n’est pas capable de diriger les pourparlers. 

        Enfin, ce cadre de l’UPRONA indépendant signale qu’il faudrait s’entendre sur la période que devrait durer ce dialogue. Selon lui, le dialogue véritable doit se clôturer le plus vite possible pour passer à la phase des institutions légitimes pour préparer par la suite les institutions globales issues des élections crédibles. 

        Dans cette analyse qu’il a faite sur la radio Inzamba, ce cadre de l’UPRONA de l’opposition Tatien Sibomana conclut qu’étant donné la situation actuelle du pays un dialogue crédible et inclusif est impossible sur le sol burundais.