L’absence de certains éléments clés risque, à coup sûr, de faire capoter cette rencontre d’Arusha
qui est, elle-même, organisée à la sauvette. Même si presque toutes les parties
présentes se retrouvent dans l’agenda proposé par les médiateurs, les
protagonistes burundais risquent de ne pas trouver un terrain d’entente dans la
semaine qui leur reste.
Après un
démarrage plein d’incertitude, les médiateurs ont finalement décidé que le
lancement officiel de ce quatrième round des pourparlers soit effectué mardi
malgré les désaccords sur les points à l’ordre du jour. C’est cet agenda qui, d’ailleurs,
avait bloqué la poursuite de cette rencontre dès le premier jour.
La plus forte des
parties décidée à protéger tous ses intérêts
''Personne ne peut nier que c'est le pouvoir de Pierre Nkurunziza qui tient les ficelles jusqu'ici'', indique une source présente à Arusha. Toutefois, la Cour Pénale
Internationale évoquée par les représentants du gouvernement burundais, juste
au début, montre que le pouvoir de Bujumbura redoute encore la justice
internationale malgré ses discours d’apaisement adressés à la population, poursuit-elle.
Ainsi,
les autorités burundaises voudraient que ce point soit également discuté lors
de ces pourparlers malgré qu’il ne figure nulle part sur l’agenda.
Pour le pouvoir
de Pierre Nkurunziza, l’idée du gouvernement d’union nationale, qui figure
également sur l’agenda, est insensée. Selon certaines sources, certains membres
de l’opposition, qui le veulent, peuvent obtenir quelques postes au sein du
gouvernement mais il n’est pas question de partage équitable du pouvoir.
Les négociations
se sont transformées en travaux en groupes selon les affinités
Les travaux en
groupes ne vont apporter rien de nouveau par rapport aux consultations
éternelles organisées par la médiation depuis deux années, indiquent certains
observateurs.
Cependant, l’Accord d’Arusha I que le gouvernement ne veut pas
entendre parler et la Constitution qui est sur le point d’être révisée par le même gouvernement sont les
principaux points qui ont provoqué la création des cinq groupes de
participants.
Cela dit, toutes les parties ne sont pas présentes à Arusha.
Les grandes
absences difficiles à gérer
Un petit
communiqué du bureau du facilitateur, signalant que la sécurité est garantie
pour tous les participants, n’a pas suffi, pour le moment, pour convaincre le
CNARED et la Société civile d’accorder une certaine importance à ces pourparlers.
La plus importante plateforme de l’opposition et les organisations qui ont, en
grande partie, appelé la population à contester le troisième mandat de Pierre
Nkurunziza dans les rues en 2015 estiment qu’elles ont été négligées par les
médiateurs.
Le CNARED n’a jamais été invité comme une entité à part depuis le
début du dialogue pour éviter que le gouvernement boycotte le processus.
Il y a
aussi des membres du CNARED et de la société civile qui ne peuvent pas être
invités par les médiateurs parce qu’ils sont recherchés par des mandats d’arrêt
émis par Bujumbura.
Certains experts expliquent que l’absence de ces
incontournables parties au conflit est l’un des obstacles majeurs de l’aboutissement
de ces pourparlers.
Les représentants des groupes armés font également partie
des grands absents dans ces pourparlers malgré les promesses de la médiation.
Mais certaines sources estiment que, pour le moment, la force de frappe de ces
groupes rebelles est trop faible pour être associée à cette importante rencontre.
La mise en commun
du week-end
Certains experts
expliquent que la mise en commun des propositions prévue ce vendredi ne va pas
donner grand-chose. Certains points de discorde entre les différents groupes ne
vont pas favoriser un terrain d’entente, pas pour le moment en tout cas,
indiquent certains observateurs.
Les protagonistes
burundais ont encore une semaine devant eux pour finaliser cette rencontre qui,
selon certains, est partie sur de mauvaises bases.
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