vendredi 26 avril 2019

Un ancien manifestant : ‘’Il m’arrive de penser que je me suis adressé à des sourds’’

Activiste au sein du FOCODE lors des manifestations de 2015, Aimé KWIZERA est, aujourd’hui, membre de l’équipe de communication au sein de SOS Torture Burundi.
Mais, ce manifestant de première heure s’est entretenu avec ‘’Le Mandat’’ à titre personnel.
Lors des premières manifestations, qui ont suivi la proclamation de la candidature du président Pierre Nkurunziza au troisième mandat, Aimé KWIZERA affirme avoir assisté à l’assassinat par balle du jeune Jean Népomuscène KOMEZAMAHORO, l'une des premières victimes du mandat contesté. 


Monsieur Aimé Kwizera, le 26 avril c’est une date qui vous rappelle sans doute un meurtre qui a été commis sous vos yeux à Cibitoke il y a quatre ans. Pouvez-vous nous donner des précisions sur ce qui s’est réellement passé au cours de cette première journée de manifestation contre le troisième mandat ?

Le 26 avril 2015 me rappelle beaucoup de choses.

Mais deux sont restées gravées dans ma mémoire :

1° L'unité d'un peuple pour défendre sa constitution, pour barrer la route au totalitaire, pour exiger aux dirigeants d'être l'exemple de respect de la loi.
Une Image d'une jeunesse défendant l'idéal, unie pour tracer une voie vers une nation dans laquelle l'on défend ensemble un idéal sans considération d'origine, de classe sociale, ou d'appartenance ethnique.
Des milliers de jeunes avec un seul mot d'ordre: "Non au 3ème mandat"

2° Vers la fin de la journée, 15 heures passées d'une quarantaine de minutes, la satisfaction a cédé à

Un ancien imbonerakure : ‘’Une guerre perdue c’est celle que l’on abandonne’’

Ancien membre de la ligue des Imbonerakure, Elvis KWIZERA a fui le pays comme certains contestataires du troisième mandat du président Pierre NKURUNZIZA. 
Le surnommé Mutama est parmi les frondeurs du parti au pouvoir au Burundi, 
le CNDD-FDD. 
Représentant des jeunes au sein de l’opposition en exil pendant un certain temps, Elvis KWIZERA, a décidé de démissionner et fonder son propre parti après avoir estimé que les jeunes n’avaient pas assez d’espace pour s’exprimer librement à travers ces plateformes. 
C’est donc à travers le Parti des Citoyens Démocrates, PCD-Imfura z’Uburundi en sigle, qu’Elvis KWIZERA alias Mutama poursuit sa lutte contre le troisième mandat qu’il a commencée en 2015. 

Monsieur Elvis KWIZERA, le régime que vous avez combattu est toujours là quatre ans après le début de la contestation. Ne pensez-vous pas que vous avez perdu votre temps ?

On n’a pas du tout perdu notre temps parce qu’on peut savoir quand on commence une bataille mais personne ne peut prévoir les événements qui peuvent se dérouler dans le futur. Ca c’est un secret ou la capacité de Dieu le tout puissant, pour ceux qui croient en Dieu. Mais ce qui est très important ici ce n’est pas parce que tout ce temps s’est écoulé sans atteindre les objectifs que nous nous étions fixé mais c’est l’objectif pour lequel on se bat. 
Donc pour moi, il n’y a aucune bataille ou aucune guerre qu’on peut perdre si ce n’est que celle que l’on abandonne. 


Pour nous, deux choses sont importantes :

jeudi 25 avril 2019

''Que le mandat expire ou pas, le système Pierre Nkurunziza restera le même''

Il a participé à presque toutes les protestations contre la révision de la constitution qui visait à accorder un mandat supplémentaire au président de la République.
En 2014, Chauvineau MUGWENGEZO en collaboration avec le président du parti MSD ont planifié une manifestation, déguisée en sport de masse, pour, entre autres, contester un éventuel mandat supplémentaire du président Pierre Nkurunziza qui se profilait déjà à l'horizon.
La révolte a été réprimée à coups de balles réelles par la police burundaise qui n'a pas hésité à attaquer la permanence nationale du parti MSD où s'étaient retranchés Chauvineau MUGWENGEZO, Alexis SINDUHIJE ainsi que certains membres de leurs partis respectifs.
Reconnu actuellement comme président de l'UPD-Zigamibanga par une partie des membres suite aux crises répétitives au sein du comité central de ce parti, Chauvineau MUGWENGEZO se dit toujours déterminé à combattre un système qui a violé et la constitution et l'accord d'Arusha.

Monsieur Chauvineau MUGWENGEZO, vous avez participé dans presque tous les mouvements contestataires du troisième mandat en 2014 et même en 2015 avant et après l’approbation de la candidature du président Pierre NKURUNZIZA par son parti. Aujourd’hui en 2019, vous arrive-t-il de penser que vous avez fait tout ça pour rien ?

En ma qualité de Vice-président et Porte-parole de l'ADC-Ikibiri, j'ai participé à la Manifestation du 8 Mars 2014 pour contester l'élan et la menace de Nkurunziza de violer la Constitution de la République du Burundi et d'autres pratiques qui mettaient en péril les acquis d'Arusha. C'est ainsi que nous avons lancé, dans le cadre de l'ADC-Ikibiri, un ultimatum visant à obtenir, de la part du pouvoir, la renonciation de tout projet de révision de la Constitution. Après plusieurs tractations avec le pouvoir qui nous a envoyé des émissaires pour nous convaincre de surseoir à notre ultimatum, nous avons campé sur notre décision de manifester pour le 08/03/2014. La nuit du 7 au 8 mars a été caractérisée par beaucoup de messages y compris notre assassinat, SINDUHIJE et moi-même, en pleine manifestation. Mais nous avons campé sur notre position.

mercredi 24 avril 2019

CNL ou Congrès Non Libre du Burundi


Le congrès national du CNL, qui a mis en place le comité central de ce parti , n'a rien changé sur l'attitude des membres du parti au pouvoir envers les fidèles d'Agathon Rwasa. Le lendemain de cette rencontre de samedi, les membres du Congrès National pour la Liberté de Rukira n'ont pas eu droit au répit. Trois morts en deux jours seulement.

L'enterrement de deux membres du CNL, qui ont succombé à leurs blessures ce mardi, est programmé ce mercredi. Celui qui a rendu l'âme lundi a été enseveli ce mardi. Un enterrement suivi de l'arrestation par la police d'un autre membre du Congrès National pour la Liberté.
Au total, neuf militants du CNL ont été admis dans les structures de santé à Muyinga après

lundi 15 avril 2019

La France gèle les avoirs de plusieurs responsables burundais, accusés d’atteintes à la démocratie

La France a décrété le gel des avoirs de quatre responsables du Burundi, accusés d’atteintes à la démocratie ou d’actes de violences en 2015, à l’annonce d’une troisième candidature du président Pierre Nkurunziza.


La France a décrété le gel des avoirs de plusieurs responsables burundais accusés d’atteintes à la démocratie ou d’actes de violences en 2015, à l’annonce d’une troisième candidature du chef de l’État, selon un arrêté paru ce dimanche 14 avril au Journal officiel.

Le directeur général adjoint de la police nationale, Godefroid Bizimana, est le premier visé, accusé « d’avoir porté atteinte à la démocratie » et de « recours disproportionné à la force et actes de répression violente » des manifestations d’opposants ayant suivi l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza.

Trois autres responsables concernés

Suivent un chef de cabinet de la présidence, Gervais Ndirakobuca, pour avoir ordonné « un recours disproportionné à la force » face aux manifestants ; 
un ancien « chargé de missions de la Présidence », Léonard Ngendakumana, « responsable d’actes de violences - attaques à la grenade » contre les manifestants ; 
et un agent des services de renseignements, Mathias-Joseph Niyonzima, qui a « incité à la violence » et « formé les milices paramilitaires Imbonerakure », responsable de « graves atteintes aux droits de l’homme au Burundi ».


« Les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par les personnes mentionnées sont gelés » précise l’arrêté en date du 11 avril, qui entre en vigueur ce dimanche pour une durée de six mois.

Une crise politique meurtrière

En annonçant sa candidature - contraire à la constitution - à un troisième mandat le 25 avril 2015, le président du Burundi Pierre Nkurunziza avait plongé le pays dans une crise politique meurtrière.
Dès le lendemain, des manifestations gagnaient la capitale Bujumbura, violemment réprimées. Puis une tentative avortée de coup d’État le mois suivant et des troubles qui se sont poursuivis tout au long de l’année avaient fait plusieurs dizaines de morts et provoqué le départ précipité de milliers de Burundais vers le Rwanda voisin.

                                                                                                       Par Ouest France