lundi 18 mars 2019

Un Burundais de Durban accuse l’Ombudsman de l’avoir condamné à mort en 2012

Durban, Denis Hurley Centre,
Le 16 mars 2019


En pleine session de questions-réponses ce samedi à Durban, un Burundais a rappelé à l’Ombudsman un événement qui se serait produit il y a six ans. 
Edouard NDUWIMANA, ministre de l’intérieur à l’époque, aurait ordonné l’exécution de G.H.

‘’Il y a quelques années, vous aviez demandé aux agents du SNR de me mettre dans un endroit que je méritais. Pensez-vous qu'un jour vous n'irez pas là où vous vouliez qu’on me mette ?’’, a demandé G.H à Edouard NDUWIMANA dans la salle de conférence de Durban.

‘’J'avais été arrêté dans un rassemblement de l’ADC-Ikibiri programmé à Gatumba lorsque vous êtes venus nous rendre visite au SNR.’’, a-t-il ajouté.

L’Ombudsman semblait ne pas se souvenir

de l’événement. ‘’A Gatumba … à Gatumba … Je ne me rappelle pas.’’, a répondu d’une voix hésitante l’ombudsman burundais.

L’histoire remonte à l’année 2012

Les partis membres de la coalition de l’opposition ADC-Ikibiri s'étaient joints au parti FRODEBU qui avait organisé une réunion dans la zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura en date du 18 novembre 2012. 
Ce jour-là, la police a dispersé les membres de cette coalition à coups de balles réelles et de gaz lacrymogènes après avoir bloqué leurs véhicules dans la localité de Kajaga. 

Certains membres de l’Alliance des Démocrates pour le Changement dont les femmes ont également été passés à tabac par les policiers. Euphrasie BIGIRIMANA du FRODEBU, Marina BARAMPAMA de l'UPD et Rose HAKIZIMANA du MSD ont eu du mal à se relever après les coups de bâtons et de bottines leur infligés par les policiers.
''C'est moi qui portais Marina BARAMPANA sur le dos avant de me faire arrêter.'', précise G.H.  

Plusieurs membres de l’ADC-Ikibiri dont G.H ont été arrêtés à Kajaga.
‘’Les policiers m’ont arrêté à Gatumba et m’ont directement conduit dans les cachots de la documentation à Bujumbura. J’étais avec un certain Emmanuel, qui n’est plus de ce monde, et une fille membre du MSD’’, indique G.H qui ajoute que tous les trois étaient détenus dans des cellules différentes.


Ce Burundais résidant à Durban précise que le lendemain, le ministre de l’intérieur de l’époque Edouard NDUWIMANA s’était rendu dans les cachots du Service National de Renseignement. ‘’J’étais menotté lorsque les agents du SNR m’ont sorti de ma cellule et m’ont présenté à Edouard NDUWIMANA. Voici l’un des garçonnets qui faisaient la marche-manifestation là-bas, lui ont indiqué.’’, rapporte ce membre de l’opposition burundaise.    
‘’Je me souviens très bien que c’était un lundi parce que l’on nous avait arrêté dans la journée de Dimanche. Heureusement qu’un agent du SNR qui me connaissait m’a, ensuite, permis de m’évader.’’, explique G.H.

La conversation originale, selon G.H

Selon G.H, un agent du SNR avait dit à Edouard NDUWIMANA : ‘’Aka ni ka gahungu kari muri ba bahungu bariko baragira manifestation hariya’’.
Et, selon toujours G.H, le ministre de l’intérieur Edouard NDUWIMANA avait répondu : ‘’Ni mumutware mu kibanza kimubereye.’’

Ce Burundais exilé à Durban pense qu'Edouard NDUWIMANA venait de donner l'ordre de l'exécuter.


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