D. Diène devant le Conseil des Droits de l'Homme 12 mars 2019 |
La quarantième session du Conseil des Droits de l’Homme
de l’ONU a été une occasion pour la Commission d’Enquête sur le Burundi de
dénoncer encore une fois le refus de coopération affiché par le pouvoir de
Gitega depuis plus de deux ans. La Commission a, toutefois, promis de toujours
travailler en cachette sur le territoire burundais pour
achever le travail qui lui a été confié.
achever le travail qui lui a été confié.
Cette dernière
a toujours travaillé dans de telles conditions mais elle a pu recueillir des
témoignages même à l’intérieur du pays.
Selon elle, la
persistance du refus du Gouvernement d’accéder sur son territoire ne sera pas un
obstacle à la poursuite de ses enquêtes.
Cependant, la Commission ne comptera
plus sur le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies qui vient de fermer
définitivement ses portes au Burundi.
‘’La
fermeture du Bureau pays du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le 28
février 2019, suite à la demande du Gouvernement burundais du 5 décembre 2018,
est à déplorer.’’, a déclaré la Commission qui doute de la capacité et la
volonté des institutions locales de protéger les droits de la population.
Au cours de
cette session de Génève, la Commission a apporté des exemples de rejet de toute
forme de collaboration par le pouvoir de Pierre NKURUNZIZA.
‘’Le
Sous-comité pour la prévention de la torture avait annoncé qu’il visiterait le
Burundi en 2018. Cette visite n’a pas eu lieu alors qu’en devenant partie au
Protocole facultatif à la Convention contre la torture, le Burundi s’était
engagé à recevoir le
Sous-comité sur son territoire et à lui donner accès aux lieux de détention.’’,
ont déploré les membres de la Commission qui regrettent ‘’la politique de non coopération du Gouvernement burundais
avec la plupart des mécanismes indépendants relatifs aux droits de l’homme’’.
La Commission
d’Enquête sur le Burundi, qui a annoncé l’année dernière qu’ ‘’il y a des
raisons de croire que les crimes contre l’humanité ont été commis au Burundi’’
depuis 2015, a essayé de rassurer le Conseil des Droits de l’Homme sur ses
méthodes de travail malgré l’accès difficile aux sources présentes au Burundi.
‘’Les
témoignages sont systématiquement vérifiés et recoupés entre eux et avec
d’autres sources indépendantes comme des experts individuels et des
organisations actives sur le Burundi, y compris dans le domaine de la recherche.’’,
a souligné la Commission.
‘’Nous ne prenons aucune allégation pour argent comptant, mais au contraire
faisons un travail d’analyse rigoureux basé sur un strict standard de preuve.’’,
a conclu la Commission d’Enquête sur le Burundi.
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