mardi 12 mars 2019

Les réfugiés-anciens porteurs d’armes effrayés par des zones de quarantaine en Tanzanie

Photo Dreamstime



Depuis quelques jours, les anciens membres des forces burundaises de sécurité et de défense du camp des réfugiés de Nyarugusu suspectent leur éventuelle mise en quarantaine. 

Un grand bâtiment situé à l’intérieur du camp pourrait servir à la mise en application de l’opération.





L’information circule dans le camp à travers les anciens militaires, policiers et politiques burundais. Ils indiquent que les autorités tanzaniennes envisagent de les isoler dans
un grand bâtiment pouvant contenir une centaine d’individus.
‘’Très récemment, les agents du service de renseignement et des policiers tanzaniens ont visité le bâtiment et certains de ses anciens occupants ont commencé à être transférés ailleurs.’’, indique un ancien militaire burundais qui évoque un bâtiment muni de concertinats sur sa clôture. 
Selon un responsable des réfugiés, dans ce bâtiment vivent des familles qui ont besoin d'une protection spéciale. 
Pour l'ancien militaire, il n’y a aucun doute que ce que certains tanzaniens leur ont révélé va bientôt être appliqué.
‘’Certaines autorités tanzaniennes prétendent que nous sommes à l’origine de la perturbation de la sécurité à l’extérieur du camp.’’, se lamente la source.
‘’Mais nous savons qu’ils ne veulent pas de nous et nous avons peur qu’ils nous transfèrent en cachette au Burundi.’’, ajoute-t-il.

Une source parmi les responsables des réfugiés burundais de Nyarugusu confirme l’information. ‘’Les tanzaniens expliquent que ces militaires et politiques doivent être détenus quelque part pour éviter la perturbation des prochaines élections au Burundi.’’, souligne l’un des représentants des réfugiés burundais dans le camp.

La peur est également présente à Nduta et Mtendeli

Les anciens militaires et policiers burundais de Nduta sont également menacés d’être transférés dans la prison de Kigoma.
‘’Mon frère a été accusé d’appartenir à un groupe rebelle. Il y a un mois lorsque je lui ai rendu visite. Un chef de la police m’a dit que mon frère allait bientôt être transféré dans le lieu de détention de Kigoma’’, m’a confié le réfugié burundais qui pense que ça sera pareil pour tous les anciens membres de l’armée et de la police burundaise.

A Mtendeli, les anciens militaires pensent également qu’ils vont bientôt être arrêtés et détenus à l’extérieur du camp des réfugiés. 
‘’Ici on dit que nous allons être arrêtés pour ensuite être détenus dans la prison de Bukoba.’’, indique un ancien membre de l’armée burundaise.

Certains anciens militaires, policiers et politiques burundais réfugiés en Tanzanie demandent au HCR et au gouvernement tanzanien de les protéger.

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