Comme tous les autres élèves ayant obtenu la note minimale exigée au concours national de la neuvième année, le fils de Professeur Gaspard Banyankimbona entame la première année du post-fondamental au Lycée SOS. La tricherie de Don Davy n’a finalement pas été prise en compte même si l’événement suscite encore la confusion au sein du parti au pouvoir quelques mois plus tard.
C’est ce lundi, 13 septembre 2021, que l’année-scolaire 2021-2022 a démarré sur tout le territoire du Burundi. Mais il a fallu, selon nos sources, l’intervention de hauts cadres du parti CNDD-FDD en mairie de Bujumbura pour casser d’une manière définitive l’attitude des autorités et de certains enseignants du Lycée SOS qui voulaient que le règlement s’applique de la même façon pour tout le monde. Malgré le communiqué controversé du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique réagissant à notre précédent article sur le dossier, la gestion des actes de tricherie du 26 mai dernier au concours national a mis une tache de plus sur le système de gouvernance dans le secteur éducatif burundais, déplorent nos sources.
Don Davy Ingabire a eu plus de 70%
A la fin de
l’année-scolaire 2020-2021, le fils de l’ancien ministre de l’éducation
nationale et de la recherche scientifique, Don Davy Ingabire totalise 73,47%.
Il passe à la classe suivante, la première année du cycle post-fondamental, au
même établissement, le Lycée SOS de Bujumbura. Mais ses pairs n’ont pas eu la
même faveur.
Le ministère de l’éducation les a chargés
Dans un
communiqué du 28 mai 2021 qu’il a même lu au journal de la soirée sur la
Radio-Télévision Nationale du Burundi, le porte-parole du ministère de l’éducation
nationale et de la recherche scientifique a confirmé que deux élèves, qui
passaient le concours national de la fin du cycle fondamental au Lycée SOS, ont
été sanctionnés. Conformément au règlement régissant la passation du concours
national de la 9ème année selon Liboire Bigirimana. Il a expliqué
que ces deux élèves étaient assis côte à côte et qu’ils se murmuraient des réponses.
Pour Don Davy
Ingabire, le ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique
a indiqué qu’il ne trichait pas "contrairement aux informations qui circulaient sur les réseaux sociaux". ‘’Le
surveillant a voulu savoir pourquoi il y avait une rature sur sa feuille
d’examen. C’est pour cela qu’il l’a fait sortir de la classe pour ne pas déranger
les autres, et puis le surveillant a réellement constaté que l’enfant n’était
pas entrain de tricher. Il l’a ensuite fait revenir en classe. L’enfant a
poursuivi la passation du concours, et il a terminé en même temps que les
autres’’. Selon toujours le même ministère, le fils de Gaspard Banyankimbona
n’a pas été attrapé avec une grille de correction. Et il n’y a pas eu de
policiers de l’API qui sont venus intervenir ce jour-là selon le communiqué.
Le directeur du Lycée SOS : ‘’Demandez aux
surveillants !’’
Nos sources
affirment que le directeur du lycée SOS soutenait quelques enseignants qui
voulaient que le fils de l’ex-ministre de l’éducation nationale et de la
recherche scientifique soit sanctionné pour la tricherie. C’était avant que
certains hauts cadres du parti au pouvoir en mairie de Bujumbura ne
s’interposent selon nos sources. Le directeur du lycée SOS nie. ‘’Ne tenez pas
compte de ce que les gens disent de moi. Il faut plutôt rapporter ce que je
vous dis de ma propre bouche’’. Le directeur du lycée SOS, Télésphore Barikore, explique qu’il n’est au courant de rien à propos de ce qui se serait passé le 26 mai
dernier au centre de passation du lycée SOS. ‘’Il faut demander cela aux surveillants. C’est eux qui peuvent vous
fournir une bonne information’’, insiste Télésphore Barikore qui signale qu’il
ne pouvait pas participer dans la surveillance du concours national au lycée
SOS ce jour-là parce qu’il a des enfants qui étaient parmi les candidats au
même centre de passation. Sur la question de savoir si ces surveillants ne lui
ont transmis aucun rapport après la passation du concours à cet établissement
qu’il dirige, Télésphore Barikore répond que les surveillants
envoyaient leurs rapports à ceux qui les avaient mandatés, le ministère de
tutelle.
Ce vendredi, nous
avons parlé au porte-parole du ministère de l’éducation nationale et de la
recherche scientifique Liboire Bigirimana. Il n’a pas été bavard.
Selon Liboire, nous visons un ancien ministre qui a eu une "promotion"
Selon le porte-parole du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, nous visons un ancien ministre qui a eu une ‘’promotion’’. Après nous avoir dit que la tricherie évoquée n’en était pas une, Liboire Bigirimana nous a averti qu’il n’allait pas nous donner d’autres informations. ‘’Vous visiez un ex-ministre qui venait d’avoir quelque chose, vous n’étiez pas entrain de faire des choses professionnelles’’, a-t-il lancé.
Depuis le 13 avril dernier, le père de l'enfant favorisé, professeur Gaspard Banyankimbona, est le patron de l'une des institutions de la communauté est-africaine, l'Inter-University Council for East Africa.
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