Un citadin de Bujumbura lave un masque qu'il ne devait porter qu'une seule fois |
Les agents de santé de l’hôpital de Muyinga ont pensé au test COVID-19 un peu tardivement, quelques heures seulement avant la mort de N.R surnommé Nzr. Ce natif de la colline Tangara, commune Butihinda de la province Muyinga résidait dans le quartier Swahili au chef-lieu de la province avant de rendre l’âme. Ce camionneur avait des malaises à son arrivée en provenance de la Tanzanie.
N.R est arrivé de la Tanzanie lundi et sa mort est survenue vendredi à l'hôpital de Muyinga. A son enterrement, samedi, la distanciation physique était obligatoire au cimetière des musulmans sur la colline Kinyota, commune et province Muyinga, au Nord du Burundi.
Lundi, 8 février 2021 : N.R arrive à Muyinga en provenance de Dar-Es-Salam à bord d’un camion de l’entreprise Interpetrol où il travaillait comme chauffeur. Cet homme, âgé d’une quarantaine d’années, dit à ses proches qu’il sent la malaria mais il continue sa route vers Bujumbura. Il retourne le même jour à Muyinga et gare, comme d’habitude, le camion dans un parking dans les enceintes de la permanence du parti UPRONA. Il rentre ensuite chez lui mais dit encore à sa femme qu’il a la malaria. Sa femme décide alors de l’accompagner à l’hôpital de Muyinga dans la soirée. On leur donne des médicaments pour soigner la malaria et tous les deux rentrent ensuite à la maison.
Mercredi vers 13 heures : la maladie s’aggrave et le patient est admis à l’hôpital de Muyinga.
Jeudi : le patient reste allongé sur son lit sans aucune consultation.
Vendredi, 12 février 2021, vers 10 heures : le patient commence à avoir du mal à respirer. Le corps médical se consulte et décide de lui administrer un test COVID-19. Le corps médical annonce à ses proches qu'il souffre de la COVID-19. Le patient sous oxygénothérapie est isolé. Mais il meurt dans la soirée du même vendredi.
Samedi : Le corps médical demande aux proches de N.R de se mettre en quarantaine chez eux pendant 14 jours après le premier test à la COVID-19 qui s’avère négatif.
Le non-respect de la quarantaine inquiète des proches
N.R laisse derrière lui une femme et deux enfants. Sa mère, sa sœur et ses deux enfants qui fréquentent l’école fondamentale habitent également la même maison. Tous les sept continuent de recevoir des invités. L’un des proches me dit qu’il est inquiet et m’annonce qu’un second test est programmé pour le vendredi, 19/02/2021. Ce test à la COVID-19 est négatif encore une fois pour tous les sept personnes. Entretemps, des sources à l'hôpital de Muyinga me confirment que N.R a été emporté par la COVID-19.
Le dépistage controversé à Kobero
Le dépistage à la frontière burundo-tanzanienne de Kobero avait pourtant donné le résultat négatif à la COVID-19 selon les dires de la victime avant sa mort, m'explique l'un de ses proches. Pourquoi ? ‘’Il y a des zones d’ombre dans ce qu’ils appellent dépistage. Un jour, un policier m’a dit que les va-et-vient sur la frontière de Kobero se poursuivent à la normale et que ceux qui ont des pots-de-vin poursuivent leur route sans aucune interruption. Il m’a expliqué que ceux qui sont bloqués pour le test-COVID-19 sont ceux-là qui n’ont rien dans la poche’’, m’a raconté l’un des proches de R.N.
Au Burundi, il est très difficile de connaître ni l'ampleur ni l'effectif exact des victimes de la COVID-19 à cause du manque de transparence dans la gestion de cette maladie à coronavirus.
Selon les statistiques du gouvernement du Burundi, jusqu'ici, seulement 3 personnes ont été emportées par la Maladie à Coronavirus dans le pays. L’église catholique, elle, parlait d’une dizaine de décès liés à cette maladie à coronavirus au 23 juillet 2020.
Article similaire👉Qui contraint le président Ndayishimiye à "jouer la transparence"?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentez ici