|
Pierre Buyoya et Roi Abdallah II en Jordanie |
Face à
l’arrogance du gouvernement burundais, il est irréaliste de penser que
‘’l’opposition’’ fera le poids, pour le moment, indique un expert présent dans la ville
tanzanienne. Arusha II aura la spécialité de n’avoir pas pu rassembler les
vrais protagonistes autour d’une vraie table de négociation, poursuit l’expert.
L’Eglise Catholique
‘’n’a pas été invitée’’
Les représentants
de l’église catholique burundaise n’ont pas mis les pieds à Arusha pour cette
quatrième session du dialogue inter-burundais. La plus importante confession
religieuse du pays n’aurait pas reçu une invitation formelle.
La médiation se
serait contentée de l’inviter d’une manière verbale en passant par une tierce
personne.
Cette attitude de la médiation n’aurait pas plu à la Conférence des Evêques
Catholiques du Burundi.
Le cercle des
‘’sages’’ n’est pas au complet
La dernière
semaine des pourparlers vient de démarrer sans que Pierre Buyoya apparaisse.
L’ancien président de la troisième république et du gouvernement de transition
a joué un rôle clé dans les négociations d’Arusha I.
Même si il a actuellement
d’autres chats à fouetter au Mali, le ‘’Major ‘’ Pierre Buyoya pourrait
énormément contribuer dans ces pourparlers qui, apparemment, manquent d’allure,
déplorent un participant.
Après une retraite à Aqaba en Jordanie avec le Roi
Abdullah II au nom du Président de la Commission de l’Union Africaine, le Haut
Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel a partagé sur son
compte Twitter, il y a quelques heures, qu’il venait de participer aux travaux
de la 22ème session du Comité de Suivi de l'Accord pour la Paix et la
Réconciliation au Mali.
Certains
observateurs parient qu’il est improbable qu’il participe à la fin des
pourparlers qu’il a boudés dès le début.
A l’absence de
leur homologue, les deux anciens présidents, Domitien Ndayizeye et Sylvestre
Ntibantunganya, qui ont, tous les deux, dirigé le pays pour le compte du parti
FRODEBU, pourraient être les seuls à jouer les sages aux côtés des médiateurs.
Le CNARED peine à impressionner la médiation
Depuis l’étape des
consultations, le Conseil National pour le respect de l'Accord d'Arusha pour la
paix et la réconciliation au Burundi et de l'Etat de Droit n’a jamais été
convié aux discussions comme une seule entité.
La médiation a l'habitude d’inviter
certains partis de cette coalition pour satisfaire la volonté du pouvoir de
Bujumbura qui ne la reconnaît pas.
Le rejet de cette plateforme de l’opposition
provoque pourtant l’absence d’importantes contributions des Frondeurs en
provenance du CNDD-FDD (les anciens membres du parti au pouvoir qui ont fui le
pays parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec la décision de
Pierre Nkurunziza de briguer le 3ème Mandat), des membres du Mouvement pour la Solidarité et la
Démocratie pour ne citer que les deux formations politiques.
Les groupes armés
complètement ignorés
Malgré la
promesse de la médiation, les groupes armés n’ont jamais été invités dans les
pourparlers inter-burundais.
Dans une correspondance adressée au médiateur, les
Forces Populaires du Burundi (FPB) lui ont annoncé qu’elles ne se sentiront pas
engagées par les conclusions issues d’un processus non inclusif.
De son côté,
le président du parti FNL, qui a une branche armée, indique qu’il ne peut pas
répondre à l’invitation aussi longtemps que la Communauté Est-Africaine se
chargera de la médiation.
Selon Isidore Nibizi, la sous-région est partiale et
par conséquent, un autre pays africain doit prendre la relève pour espérer la
participation de toutes les parties au conflit.
La Société Civile réclame un dialogue impartial et inclusif
La plupart des organisations et alliances de la société civile qui ont dit ''non'' à l'invitation de Mkapa sont les mêmes qui ont appelé la population à descendre dans les rues pour protester contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza en 2015.
Dans une correspondance adressée au médiateur, l'ACAT-Burundi et sa campagne SOS Torture, l'APRODH, le CAVIB, la CB-CPI, la COSOME, le FOCODE, le FORSC, le GRADIS, la Ligue ITEKA, le MFFPS, le RCP, l'UBJ, le BCAM, le FODIB, l'ABC et le BCT réclame ''un dialogue véritablement neutre, impartial et inclusif mené en toute sécurité, sérénité et confiance.''
Un petit communiqué du facilitateur promettant la sécurité aux participants n'a pas suffi pour convaincre ces organisations de la société civile de se rendre à Arusha.
Certains analystes indiquent que le boycott de ces organisations de la société civile constitue un coup dur à la médiation étant donné que ces organisations comptent parmi d'incontournables acteurs qui ont vu naître la crise actuelle.
Le gouvernement
du Burundi a négligé le dialogue
Le fait d’envoyer
un assistant du ministre de l’intérieur dans ces pourparlers montre que le
pouvoir de Bujumbura porte peu d’importance à cette rencontre d’Arusha selon
certains analystes. Ceci signifie qu'aucune décision importante ne peut être prise par la délégation gouvernementale, expliquent ces analystes.
Selon eux, l’envoyé Thérence Ntahiraja attend la
fin de la promenade de santé pour regagner la capitale burundaise avec les
nombreux leaders des partis et organisations pro-gouvernementaux.