La question est au bout des lèvres de certains burundais : "Est-ce que cette MAPROBU (Mission Africaine de Prévention et de Protection au Burundi) viendra t-elle réellement?"
Depuis l'annonce de la proposition de ce jeudi de l'envoi des troupes africaines au Burundi, les réactions fusent de partout.
Cette présence imminente des forces de l'Union Africaine qui devraient compter 5000 hommes au début avec mandat de protection des civils n'est pas du tout souhaitée par
le gouvernement de Pierre Nkurunziza.
Philippe Nzobonariba les juge de Forces d'Occupation
"Ces forces de l'Union Africaine devraient aller plutôt désarmer les réfugiés qui sont entrain d'être entraînés pour attaquer le Burundi.", a dit le porte-parole du gouvernement avant d'ajouter que l'option numéro 2 était que
"ces forces en complicité avec ces réfugiés viennent ensemble attaquer le Burundi."
Philippe Nzobonariba a expliqué qu'en réalité le Burundi ne voulait pas de ces troupes de l'Union Africaine puisque, selon le gouvernement, il n'y a pas de forces en conflit au Burundi.
Le CNARED insiste sur la neutralité de ces forces
"Ces forces de l'UA doivent provenir des pays qui se sont montrés neutres dans le conflit burundais", demande Léonard Nyangoma, président du CNARED (Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha et la Restauration d’un Etat de droit au Burundi).
Selon le leader de la coalition anti-3ème mandat contre Pierre Nkurunziza, le premier objectif de ces forces d'interposition devrait être le désarmement de la milice Imbonerakure.
La présence des troupes étrangères c'est ce que le CNARED avait demandé à plusieurs reprises pour arrêter les massacres commis par certains policiers, militaires et Imbonerakure, a rappelé Léonard Nyangoma.
Après la soumission de la proposition au gouvernement burundais, ce dernier devrait réagir en déans 96 heures. Ainsi deux options se présentent :
1. Le gouvernement accepte finalement l'envoi de ces troupes au Burundi.
Cette option est peu probable voire même impossible selon certains experts d'autant plus que le très récent tweet du 20 décembre du ministre burundais des relations extérieures Alain Aimé Nyamitwe laisse penser que le gouvernement envisage un référendum sur l'éventuel déploiement de ces forces de l'Union Africaine.
2.Le gouvernement s'oppose catégoriquement au déploiement de ces troupes
Cette seconde option est la plus probable.
Dans ce cas, le déploiement forcé doit obtenir l'approbation par vote de 2/3 des Chefs d'Etats membres de l'Union Africaine (Article 7 de l'Acte Constitutif de l'organisation).
Selon l'article 4 alinéa h de l'Acte Constitutif de l'Union Africaine, l'Organisation a droit d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence, dans certaines circonstances graves, à savoir : les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre l’humanité;
Ce droit d'intervenir pour maintenir la paix et la sécurité dans un Etat membre est également repris à l'alinéa j de l'article 4 du protocole du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine.
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