Me Armel Niyongere (Président de l'ACAT-Burundi) |
C’est par
ces mots que l’Ordre des Avocats de Génève (ODAGE) tente de dissuader le
gouvernement du Burundi de la démarche de radier 4 Avocats du barreau de
Bujumbura.
A travers une correspondance adressée au procureur
général, l’ODAGE exhorte les autorités burundaises à retirer immédiatement la
demande
de radiation du barreau des quatre avocats.
L’ODAGE demande également aux autorités de Bujumbura de
protéger Me Armel Niyongere, Me Vital Nshimirimana, Me Dieudonné
Bashirahishize et Me Lambert Nigarura de tout harcèlement et intimidation
dans l’exercice de leur profession.
Pourtant, la requête du pouvoir de Bujumbura de juillet
évoquait l’ouverture des dossiers pénaux
pour la ‘’participation à un mouvement insurrectionnel’’ et la ‘’tentative de
Coup-d’Etat’’ qui sont parmi les principales infractions dont sont accusées les
4 avocats.
Mais, selon l’ODAGE, l’élément déclencheur de cette
tentative de révocation est à chercher dans la récente session du Comité des
Nations Unies contre la Torture.
Le barreau de Génève rappelle qu’au cours de cette 58ème
session, la délégation burundaise a boycotté la seconde journée puisqu’elle n’avait
pas de réponses à donner face aux différentes allégations de violations des
droits de l’homme. Le pouvoir de Bujumbura veut donc se venger sur ces avocats
qui font partie des leaders de la société civile qui avaient présenté un
rapport alternatif sur la situation du Burundi en marge de cet examen spécial
du pays à Génève.
La copie de la correspondance de l’ODAGE a été réservé à
Pierre Nkurunziza le président de la République dont le mandat actuel est très
contesté.
Sa ministre de la justice Aimée-Laurentine Kanyana chef
de la délégation qui a essuyé un revers à Génève, selon certains observateurs,
a eu également eu la copie de cette correspondance.
Dans cette correspondance,
les Avocats de Génève accusent même le pouvoir de Bujumbura de chercher un
moyen institutionnalisé de faire subir des représailles à leurs Confrères et
lui rappellent certains principes de base de l’ONU.
L’Ordre des Avocats de Génève dit souhaiter attirer l’attention
des autorités de Bujumbura sur les principes des Nations Unies relatifs au rôle
du barreau notamment son article 16.
Ce dernier prévoit que ‘’les pouvoirs
publics veillent à ce que les avocats a)puissent s’acquitter de toutes leurs
fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement, ni
ingérence indue ; b)puissent voyager et consulter leurs clients librement,
dans le pays comme à l’étranger ; et c)ne fassent pas l’objet, ni ne
soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes
mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles
reconnues et à leur déontologie’’.
En janvier 2014, un bâtonnier de Bujumbura, très critique
envers le pouvoir de Pierre Nkurunziza, Me Isidore Rufyikiri avait été radié du
barreau. Il aurait ‘’violé son serment’’, selon le pouvoir en place.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentez ici