dimanche 31 octobre 2021

Et si c’était la fin des sanctions européennes contre le ministre Ndakugarika?

 

Les sanctions de l’Union Européenne contre le ministre Gervais Ndirakobuca expirent dimanche. Cependant, selon nos sources, ces sanctions, imposées au ministre de l’intérieur du Burundi depuis 2015, risquent de disparaître d’une manière définitive.

Certaines organisations internationales et nationales sont à pied d’œuvre depuis quelques mois pour décrocher la levée des sanctions qui pèsent sur le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique depuis le mois d’octobre 2015. Selon nos sources, les discussions auraient tourné en faveur du ministre Gervais Ndirakobuca qui est, d'ailleurs, très soutenu par le président de la République Evariste Ndayishimiye. 

Selon ces sources, il est fort probable que l’Union Européenne ne renouvelle pas les sanctions contre cette haute personnalité qui a été caractérisée par une certaine humilité envers différents partenaires du Burundi ces derniers mois. Au cours de la campagne séduction, Gervais Ndirakobuca a gagné la sympathie des organisations internationales et des diplomates qui le présentent comme un ministre pragmatique si on ignore son passé, insistent nos sources. 

"Il écarte les policiers et agents du SNR cités dans les crimes"

Selon un haut responsable d'une organisation internationale qui appuie les médias au Burundi, le ministre Gervais Ndirakobuca soutient le désarmement des jeunes armés y compris les Imbonerakure. Cette personnalité indique que "certains policiers, cités dans les crimes, ont été sanctionnés comme le Commissaire Prosper Manirampa, auteur de la disparition du journaliste du groupe de presse Iwacu Jean Bigirimana, qui a été révoqué de la police". "Autre chose. Son ministère reste notre partenaire privilégié avec lequel il faut tout faire pour renouer les bonnes relations et la confiance", insiste cette personnalité.

Nos sources affirment que, justement, les mesures prises ces derniers mois par le ministre Gervais Ndirakobuca ont l’objectif de convaincre la communauté internationale qu'il fait un effort pour redresser la situation dans le pays à travers son vaste ministère.

C'est pour cela que ce ministre, qui écoute beaucoup ses conseillers, a multiplié des ‘’actions de bonne volonté’’ pour montrer qu'il essaie de limiter certains crimes, dont des assassinats et des disparitions forcées, qui sont signalés en permanence sur le territoire burundais.

Identification des pistolets et instructions

"J’ai l’honneur de vous demander d’instruire les Commissaires Provinciaux pour faire un rapport détaillé et actualisé de toutes les armes remises ou saisies et de les rassembler au niveau central pour une meilleure gestion afin d’éviter que ces armes soient réutilisées dans des actes qui portent atteinte à la sécurité et l’ordre public.", ordonnait l’Inspecteur Général de la Police Nationale à tous les Commissaires Régionaux le 6 octobre dernier.

Deux mois plus tôt, le même inspecteur de la police, Melchiade Ruceke, prônait la limitation des cas de criminalité commise par les policiers dans une correspondance adressée au Commissaires Généraux, aux Chefs de Bureau et aux Commissaires Régionaux. "Suite aux cas de criminalité impliquant nos policiers qui s’observent dans ces derniers temps, il vous est demandé de faire une identification des pistolets détenus par les brigadiers et agents dans votre secteur de responsabilité, d’en faire un contrôle régulier et de récupérer ceux qui ne sont plus nécessaires à être en mains de ces derniers selon le cas. Les pistolets récupérés devront être acheminés au Bureau Logistique avec mention du détenteur et de son unité."

Toutes ces mesures prises au sein de son ministère pourraient libérer Gervais Ndirakobuca des sanctions européennes selon nos sources qui signalent qu'après cela, certains leaders des organisations non-gouvernementales et médias vont quitter l'exil.

Le rapatriement des hautes personnalités d’ici février

Les hauts responsables de certaines organisations de la société civile et des médias, en exil, principalement en provenance de l’Europe, rentreront au Burundi d’ici le mois de février 2022 si la levée des sanctions contre Gervais Ndirakobuca est effective selon nos sources. Ils pourront ensuite gérer leurs projets respectifs en collaboration avec le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique.

Depuis le 2 octobre 2015, Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika ne peut pas franchir le territoire des 27 à cause des sanctions lui imposées. L'Union Européenne l'accuse d’être "responsable d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi en donnant des instructions qui ont entraîné un recours disproportionné à la force, des actes de violence, des actes de répression et des violations du droit international des droits de l’homme à l’encontre des manifestants dans le cadre des manifestations qui ont débuté le 26 avril 2015, à la suite de l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à l’élection présidentielle, notamment les 26, 27 et 28 avril 2015 dans les quartiers de Nyakabiga et Musaga à Bujumbura" lorsqu'il était chef de cabinet chargé des questions liées à la police nationale à la Présidence de la République. 

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