dimanche 7 avril 2019

Sa ''prophétie'' lui vaut des jours dans les cachots de Bujumbura

Certains fidèles de son église croient qu'il avait fait une phophétie mais certains amoureux du ballon rond pensent qu'il avait fait un bon pronostic avant le match Burundi contre Gabon. 

Mais ce sont ces commentaires, à la fin du match, qui ont poussé les autorités burundaises à mettre en détention l'évangéliste Modeste Kayihura.

Celui qui se surnomme Prophet Modeste est détenu dans les cachots de la police judiciaire à Bujumbura depuis la soirée de mardi.
Le pasteur de l'église Faith Practice Miracles Ministries avait tenu des propos

jeudi 4 avril 2019

A Kigali, la soif d’informer plus forte que l’exil



Près de 70 journalistes burundais qui avaient dû fuir leur pays durant la crise de 2015 continuent leur mission du Rwanda voisin.
Par Etienne Versaevel r e-
Des journalistes burundais issus de plusieurs médias en exil installés à Kigali, la capitale du Rwanda en janvier 2019.
Des journalistes burundais issus de plusieurs médias en exil installés à Kigali, la capitale du Rwanda en janvier 2019. Emile Costard
Assis à une table mal éclairée au fond d’un restaurant de Kigali, la capitale du Rwanda, Gilbert Niyonkuru commande un plat de brochettes et se met à parler de sa vie d’avant, avec la frénésie de celui qui a trop longtemps tu ses secrets. « C’était il y a presque quatre ans. J’ai quitté le Burundi précipitamment car on voulait m’éliminer ! J’ai dû me déguiser pour sortir clandestinement du pays et j’ai réussi, grâce à Dieu », raconte-t-il, les yeux dans le vague, comme si cette dernière phrase le ramenait à ces heures sombres.
Entre deux gorgées de soda, Gilbert Niyonkuru sort son smartphone et se connecte sur Twitter. L’homme aux 10 000 followers pointe une vidéo qui remonte à plusieurs années. Epinglée en haut de son profil, elle le montre derrière un micro, dans un studio d’enregistrement.
Au Burundi, Gilbert Niyonkuru était un journaliste reconnu. Il animait Nomukura He, une émission de la Radio publique africaine (RPA) très écoutée par la jeunesse. « On y parlait amour, copinage, fiançailles. Et le public adorait ! », dit-il avec fierté.

« Le pouvoir a tout détruit »

Animateur vedette la nuit, journaliste enquêteur le jour, Gilbert Niyonkuru était également directeur des programmes de la RPA. Jusqu’à ce jour de mai 2015 où il a dû tout quitter après le coup d’Etat manqué contre le président Pierre Nkurunziza.

« Quand les manifestations contre le troisième mandat de Nkurunziza ont commencé à prendre de l’ampleur à Bujumbura fin avril, les autorités ont eu peur que la contestation ne se répande dans les provinces rurales où notre radio était très écoutée », explique l’animateur. Un matin, des policiers armés ont donc débarqué, ordonnant la fermeture de la radio. Mais, le 13 mai, les putschistes qui tentent de renverser le président forcent les journalistes à rouvrir l’antenne. « Ce jour-là, on a dû retourner à la radio sous la pression des putschistes qui exigeaient que nous couvrions l’événement. Sauf que, quelques heures plus tard, la garde présidentielle avait repris le contrôle de la situation. Le lendemain, en représailles, le pouvoir a tout détruit. Tout a brûlé ! Il ne restait que les murs calcinés. »
A Kigali, en janvier 2019, Gilbert Nyonkuru, journaliste à la Radio publique africaine (RPA). Réfugié au Rwanda depuis 2015, il produisait une émission de radio à succès « Nomukura he », où la jeunesse burundaise venait pour parler  « amour, copinage, fiançailles ».
A Kigali, en janvier 2019, Gilbert Nyonkuru, journaliste à la Radio publique africaine (RPA). Réfugié au Rwanda depuis 2015, il produisait une émission de radio à succès « Nomukura he », où la jeunesse burundaise venait pour parler  « amour, copinage, fiançailles ». Emile Costard
Une poignée d’heures plus tard, Gilbert Niyonkuru est alerté parce que son nom figure sur une liste de personnes à éliminer. S’il ne disparaît pas rapidement, il prend le risque d’être assassiné. En quelques minutes, il lui faut opter pour l’exil. Pour des raisons logistiques, il choisit le Rwanda, accessible rapidement par la route de Bujumbura. Aujourd’hui, près de 70 journalistes burundais sont réfugiés à Kigali.
« Ils arrivaient au compte-gouttes. Comme moi, ils étaient complètement sonnés. Il nous a fallu deux mois pour que notre besoin d’informer refasse surface, explique-t-il. Et, en juillet 2015, avec l’ensemble des journalistes burundais en exil au Rwanda, on a lancé la radio Inzamba. »
Alexandre Niyungeko, président de l’Union burundaise des journalistes, était lui aussi dans le viseur du régime après avoir signé plusieurs communiqués qui dénonçaient les brutalités policières. Il dirige aujourd’hui la radio Inzamba, où près de 30 journalistes en exil continuent leur mission. L’homme de 1,90 m à la voix rassurante se souvient de l’engouement pour ce projet et de la détermination de ces professionnels exilés. « Tout le monde était très excité à l’idée de reprendre le micro. Et puis on savait qu’on allait être écoutés au Burundi. Nous n’avions rien, alors on a fait une réunion pour demander aux journalistes s’ils étaient prêts à bosser bénévolement. Et ils se sont tous portés volontaires. »

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Douleur chronique

Les débuts sont difficiles, mais rapidement une radio rwandaise leur prête un studio et des fonds arrivent de la diaspora. Quelques ONG, aussi, livrent du matériel et des ordinateurs. Au pays, la situation ne s’améliore pas pour les professionnels de l’information qui continuent d’affluer chez le voisin rwandais. Comme les journalistes sont trop nombreux pour être absorbés par la radio Inzamba, les rédactions dispersées finissent par se reformer.
La télévision Renaissance et la RPA, deux médias détruits par les flammes, rouvrent malgré d’énormes difficultés : pas d’argent pour les salaires, pas d’accès au Burundi pour partir en reportage et pas d’accès aux canaux traditionnels de diffusion. Mais leur passion est plus forte. Les journalistes développent des réseaux d’informateurs anonymes fiables pour faire remonter les informations du terrain burundais, auxquels ils tentent d’ajouter des personnalités officielles. « Nous continuons d’appeler les responsables politiques, même s’ils refusent de nous répondre. Cependant, certains officiels et hauts gradés avec qui nous avons réussi à maintenir un lien nous donnent du “off” », explique Alexandre Niyungeko. La radio RPA diffuse ses contenus audio sur les réseaux sociaux, faute de pouvoir se payer un canal sur ondes courtes, tandis que la télévision Renaissance livre chaque jour ses journaux télévisés sur YouTube. Une gageure quand on sait que seulement 8,5 % des Burundais ont accès à Internet. Qu’importe, ils continuent et leurs efforts payent. Depuis deux ans, grâce au soutien d’ONG, les journalistes burundais en exil perçoivent de nouveau un salaire.
Janvier 2019. Claude-Nininahazwe, journaliste présentateur pour la radio Inzamba, créée à Kigali, au Rwanda, après l’exil du Burundi en 2015.
Janvier 2019. Claude-Nininahazwe, journaliste présentateur pour la radio Inzamba, créée à Kigali, au Rwanda, après l’exil du Burundi en 2015. Emile Costard
« On ne peut pas se plaindre quand près de 360 000 de nos compatriotes se battent pour joindre les deux bouts dans les camps de réfugiés », lance Eddy-Claude Nininahazwe, qui s’estime chanceux d’avoir retrouvé un travail. Exilés chanceux, certes, mais exilés quand même. La douleur chronique de l’éloignement revient souvent dans les discussions. Ces parias de l’info, refoulés d’un pays qui ne veut pas les entendre, ont encore bien des choses à dire.
Autrefois foisonnant, le paysage audiovisuel burundais se résume aujourd’hui à quelques rares médias qui peinent à produire une information indépendante. Selon le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF), le Burundi occupait en 2018 la 159place du classement mondial de la liberté de la presse sur 180.
La liberté de la presse peut-elle exister sans liberté économique ?
Liberté d’informer et liberté économique seraient intimement liées. C’est la thèse de Kevin Brookes et Patrick Déry, deux analystes en politiques publiques à l’Institut économique de Montréal (IEDM).
Pour arriver à cette conclusion, et même montrer que plus la liberté économique d’un pays est grande, plus sa presse y est libre, les deux chercheurs ont superposé le palmarès annuel de la liberté économique de James Gwartney et Robert Lawson et celui de la liberté de la presse publié chaque année aussi par Freedom House, équivalent anglo-saxon du travail de Reporters sans frontières.
La « liberté économique », selon Gwartney et Lawson, se mesure à l’aune d’une série d’indicateurs : la manière dont les Etats manient le droit de propriété et offrent un cadre permettant une application aisée des contrats ou si, au contraire, les lois y compliquent le commerce et l’entrepreneuriat.
D’après leurs mesures, les deux indicateurs marchent de concert et l’augmentation d’un point de l’indice de liberté économique d’un pays (sur une échelle de 10) entraîne une augmentation de quatorze points (sur 100) de l’indice de liberté de la presse. Plus largement, la liberté économique expliquerait 35 % de la variation de l’indice de liberté de la presse sur l’ensemble des données de la période 2001-2015 et pour une majorité des pays examinés.

Droits civils et politiques

Sur les 111 passés au crible de cette double lecture, seulement 25 pays ont connu une augmentation de leur liberté de la presse entre 2001 et 2015. Mais, parmi ces derniers, une très large majorité (19) a vu aussi sa liberté économique croître. A l’inverse, « on n’a jamais observé de cas de sociétés démocratiques respectant les droits individuels sans un minimum de liberté économique », rappelle Patrick Déry, alors qu’il compile de nouvelles données pour compléter, en mai, cette étude publiée en 2018. Les deux chercheurs avaient aussi observé que huit des dix pays qui ont connu la plus forte baisse de liberté économique ont aussi enregistré une diminution sensible de leur liberté de la presse.
Avant eux, le lien entre ces deux libertés avait été établi de manière formelle par les Nobel d’économie, Milton Friedman et Friedrich Hayek. Ils s’étaient arrêtés sur le fait que la diminution de la liberté économique entraînait nécessairement une diminution des droits civils et politiques, dont le droit des citoyens d’exprimer leurs idées.
Par Etienne Versaevel (Kigali, envoyé spécial) 
                                                                                                  Par Le Monde  




mardi 2 avril 2019

Entretien avec Alexis Sinduhije, leader de la résistance: Le Cnared est né pour stopper le cauchemar burundais, le régime de Pierre Nkurunziza

Figure de proue de l’opposition burundaise et contraint à vivre en exil en Belgique depuis quelques années, Alexis Sinduhije s’exprime sur la situation sociopolitique de son pays, notamment la lutte que mène le Cnared (Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit) au Burundi. Selon ses explications, le Cnared a accompli la mission à lui assignée dès sa création. Il en veut pour preuves, ses nombreuses actions ayant permis à la communauté internationale de se rendre compte que le Burundi est un pays où la situation des droits de l’homme est alarmante. Cependant, il reconnait que la diversité des opinions au sein du Cnared qui le crédibilise devant la communauté internationale, constitue également un handicap pour son fonctionnement. Il revient par ailleurs, dans cet entretien, sur l’amendement de la Constitution burundaise et annonce la détermination du Cnared à stopper le régime de Pierre Nkurunziza pour restaurer l’Etat de droit.
L’Événement Précis : Opposant burundais en exil, dites-nous, Alexis Sinduhije, comment organisez-vous depuis la Belgique, la lutte contre l’accaparement du pouvoir au Burundi?
Je suis aujourd’hui dans la résistance parce que mon pays est sous une dictature sans nom, celle de la famille de Pierre Nkurunziza avec l’aide de ses sbires de l’armée, de la police et de sa milice para militaire Imbonerakure, même si nous avons des contacts avec certains d’entre eux qui comprennent notre lutte. Je suis un Africain convaincu que notre continent est capable du meilleur pour lui-même et pour le monde, et que notre jeunesse peut avoir mieux que d’aller finir sa vie en Méditerranée. Il nous faut du bon sens et de la volonté pour inventer un meilleur avenir. C’est le défi du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (Msd) qui résiste à ce régime sanguinaire pour inventer un avenir plus radieux pour le Burundi.
Parlez-nous du Cnared. Quelles sont les principaux objectifs de ce creuset ?
Le Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit, Cnared en sigle, a vu le jour pour stopper le cauchemar burundais que sont Pierre Nkurunziza et son régime. Le Cnared a été créé après la comédie électorale de son 3ème mandat, pour empêcher qu’il s’installe dans le fait accompli, pour maintenir en alerte la communauté internationale sur le danger que constitue ce régime pour les burundais mais aussi pour la sous-région. Le Cnared a rempli cette mission puisque le Burundi reste inscrit sur l’agenda de la communauté internationale comme pays où la situation des droits de l’homme est extrêmement alarmante, et comme pays menaçant la sécurité sous-régionale.
Paradoxalement, la raison de ce succès est aussi celle de son échec. La raison du succès est que le Cnared a rassemblé des partis et des personnalités politiques d’opinions et d’horizons très diversifiés, ce qui a crédibilisé son combat politique auprès de l’opinion nationale et internationale. Mais cette diversité dans une plate-forme politique finit par être un handicap, parce qu’elle ne peut pas empêcher les habituelles mesquineries politiciennes de refaire surface au fur et à mesure que l’on approche l’objectif à atteindre, ou que l’endurance au combat fait défaut à certains. C’est un phénomène que l’on observe dans toutes les luttes politiques, et le Cnared n’a pas fait exception.
Le Cnared a donc rempli sa mission et la crise qu’il traverse avec les défections enregistrées récemment ne change rien à cet acquis positif d’avoir révélé au monde entier la nature criminelle de Pierre Nkurunziza et son régime. Aujourd’hui, grâce au Cnared, aucune personnalité politique, aucun Etat ne peut prétendre qu’il ne connait pas le véritable visage de ce régime. C’est appréciable comme travail accompli. Maintenant, il faut passer à une autre étape de la lutte et le Cnared n’est pas indispensable pour cela.
Puisque votre mouvement, le Msd a été suspendu par le gouvernement burundais, est-ce que les actions du Cnared, au regard de votre position actuelle, peuvent impacter votre base et la population burundaise ?
En réalité, le parti Msd n’a pas pu travailler comme le lui autorisait la loi depuis 2014, à cause des entraves administratives et policières sciemment mises en œuvre par le pouvoir. Cette suspension a expiré depuis octobre 2017, mais juste après l’expiration de la sanction, le ministre de l’Intérieur a saisi la justice pour demander la radiation du Msd pour des motifs complètement farfelus. Légalement, le Msd existe toujours, mais de fait il ne peut pas travailler et nos militants sont constamment intimidés, portés disparus, arrêtés, emprisonnés, torturés, tués. Tout cela indépendamment des activités du Cnared. C’est une volonté politique du Cndd-Fdd (Le Conseil national pour la défense de la démocratie et Force pour la défense de la démocratie) de rayer le Msd de l’espace politique qui existe bien longtemps avant la création du Cnared. C’est la même chose pour la population qui est prise en otage par le système Nkurunziza. Elle souffrait déjà bien avant l’existence du Cnared.
Comment voyez-vous la gestion du pouvoir aujourd’hui dans votre pays ?
C’est un système criminel qui gère le pays par la corruption et le crime de sang, et qui n’a d’autre vision que de se pérenniser au pouvoir. Mais cette gestion n’est pas seulement cauchemardesque pour la population, elle constitue un danger pour la stabilité de la sous-région des Grands Lacs, et on en sent déjà les frémissements.
Alors, depuis que le ‘’oui’’ l’a emporté sur le ‘’non’’ pour l’amendement de la Constitution burundaise, à quoi peut-on s’attendre dès l’année prochaine, en 2020 ?
Le ‘’oui’’ pour l’amendement de la Constitution ne l’a pas emporté, parce que la population ne s’est pas exprimée. Il n’y a aucun crédit à donner à ce référendum, qui a eu lieu en mai 2018, comme il n’y a aucun crédit à donner aux élections de 2020 qui seront organisées par Pierre Nkurunziza. Il ne faut pas non plus oublier que cette Constitution n’a pas été soumise à l’approbation du Parlement (sa chambre d’enregistrement) pour être traduite en une loi, et qu’elle est donc juridiquement inexistante. La Constitution est en effet une loi fondamentale promulguée par décret après la sanction du Parlement. Donc, la lutte contre le régime criminel de Bujumbura va continuer.
Pensez-vous avoir l’arsenal nécessaire pour dire non à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, et qui sont vos soutiens actuels dans cette lutte ?
Le troisième mandat de Nkurunziza tire à sa fin, et ce n’est pas seulement le mandat qui constitue le problème mais, comme je vous l’ai dit, c’est le système éminemment criminel du Cndd-Fdd.
L’arsenal nécessaire pour détruire ce système existe, c’est la détermination du peuple burundais qui ne faiblit pas, en dépit de la répression et des violations massives des droits humains. Cette détermination est le meilleur arsenal. Et c’est ce peuple qui est le soutien permanent de notre lutte.
La réconciliation Tutsi et Hutu, où en êtes-vous près de 20 ans après la création de votre station radio ?
La réconciliation Tutsi et Hutu est une réalité concrète que Pierre Nkurunziza lui-même est en train d’expérimenter. Il a tout fait pour ethniser la crise qu’il a lui-même créée, et la réponse qu’il a c’est une lutte nationale contre lui et son système, dont le porte flambeau est composé de Tutsi et Hutu.

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Des négociations sont-elles en cours pour votre retour au pays ?
Non, il n’y en a pas. Ce n’est pas possible, ni envisageable, tant que Nkurunziza et son système sont en place. En tout cas pas pour le Msd. Il n’y a plus d’autre choix que de résister contre un régime sanguinaire. La communauté internationale est hésitante mais, soyez rassurés, les fourmis que nous sommes arriveront à terrasser celui qui se prend pour un éléphant.
Quel est l’objectif du congrès du Msd en vue?
Ce n’est pas un congrès, c’est une réunion de membres du Msd de la diaspora européenne comme on en fait régulièrement. Ce sont des occasions de faire le point sur le pas franchi dans la lutte, et de discuter des étapes suivantes de la résistance contre ce régime qui ne cesse de tuer sa population.
La sanction américaine pèse-t-elle toujours sur vous ?
Oui, en principe. Elle n’est pas encore levée, mais je crois que cela viendra. La sanction a été prise dans un contexte précis, qui a beaucoup changé depuis, et qui a surtout révélé au monde la nature réelle de Pierre Nkurunziza et son régime, ce qui n’était pas le cas à l’époque où a été prise la sanction.
D’aucuns vous considèrent comme la bête noire du régime Nkurunziza. Quel est votre parcours au juste ?
Je suis journaliste de profession, formé à l’université du Burundi et à l’université de Harvard aux États-Unis. J’ai fait tout dans les médias. La presse d’agence avec Reuters, la presse écrite avec un journal, La semaine que j’ai fondé avec des copains, qui a fait long feu et a été interdit dans sa deuxième année, la radio aussi, et la création de la radio publique africaine, le fameux mur des lamentations du peuple burundais que j’ai dirigé pendant 10 ans.
Un appel à lancer aux populations burundaises ?
Oui. Continuez dans votre détermination, ne perdez jamais espoir, créez des chemins de la liberté car, comme le disait un grand résistant, « tant qu’il y a du chemin, il y a de l’espoir ». Je vous remercie.

Entretien réalisé par Gérard AGOGNON
                                                                                                     Par L'événement Précis

mardi 19 mars 2019

Du sang sur les mains de l’ombudsman ?



Après son annulation jeudi, la rencontre entre Edouard NDUWIMANA et les Burundais résidant à Durban a finalement eu lieu ce samedi dans les enceintes du Denis Hurley Centre. 
Certains burundais, qui attendaient avec impatience ce meeting, ont mis en cause la crédibilité de l'Ombudsman burundais.

A part l’un des membres du CNDD-FDD qui a demandé à l’Ombudsman de redoubler d’efforts pour convaincre plusieurs leaders politiques à rentrer dans le pays, la plupart des interventions se sont focalisées sur les crimes

lundi 18 mars 2019

Un Burundais de Durban accuse l’Ombudsman de l’avoir condamné à mort en 2012

Durban, Denis Hurley Centre,
Le 16 mars 2019


En pleine session de questions-réponses ce samedi à Durban, un Burundais a rappelé à l’Ombudsman un événement qui se serait produit il y a six ans. 
Edouard NDUWIMANA, ministre de l’intérieur à l’époque, aurait ordonné l’exécution de G.H.

‘’Il y a quelques années, vous aviez demandé aux agents du SNR de me mettre dans un endroit que je méritais. Pensez-vous qu'un jour vous n'irez pas là où vous vouliez qu’on me mette ?’’, a demandé G.H à Edouard NDUWIMANA dans la salle de conférence de Durban.

‘’J'avais été arrêté dans un rassemblement de l’ADC-Ikibiri programmé à Gatumba lorsque vous êtes venus nous rendre visite au SNR.’’, a-t-il ajouté.

L’Ombudsman semblait ne pas se souvenir