mercredi 24 avril 2019

CNL ou Congrès Non Libre du Burundi


Le congrès national du CNL, qui a mis en place le comité central de ce parti , n'a rien changé sur l'attitude des membres du parti au pouvoir envers les fidèles d'Agathon Rwasa. Le lendemain de cette rencontre de samedi, les membres du Congrès National pour la Liberté de Rukira n'ont pas eu droit au répit. Trois morts en deux jours seulement.

L'enterrement de deux membres du CNL, qui ont succombé à leurs blessures ce mardi, est programmé ce mercredi. Celui qui a rendu l'âme lundi a été enseveli ce mardi. Un enterrement suivi de l'arrestation par la police d'un autre membre du Congrès National pour la Liberté.
Au total, neuf militants du CNL ont été admis dans les structures de santé à Muyinga après

lundi 15 avril 2019

La France gèle les avoirs de plusieurs responsables burundais, accusés d’atteintes à la démocratie

La France a décrété le gel des avoirs de quatre responsables du Burundi, accusés d’atteintes à la démocratie ou d’actes de violences en 2015, à l’annonce d’une troisième candidature du président Pierre Nkurunziza.


La France a décrété le gel des avoirs de plusieurs responsables burundais accusés d’atteintes à la démocratie ou d’actes de violences en 2015, à l’annonce d’une troisième candidature du chef de l’État, selon un arrêté paru ce dimanche 14 avril au Journal officiel.

Le directeur général adjoint de la police nationale, Godefroid Bizimana, est le premier visé, accusé « d’avoir porté atteinte à la démocratie » et de « recours disproportionné à la force et actes de répression violente » des manifestations d’opposants ayant suivi l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza.

Trois autres responsables concernés

Suivent un chef de cabinet de la présidence, Gervais Ndirakobuca, pour avoir ordonné « un recours disproportionné à la force » face aux manifestants ; 
un ancien « chargé de missions de la Présidence », Léonard Ngendakumana, « responsable d’actes de violences - attaques à la grenade » contre les manifestants ; 
et un agent des services de renseignements, Mathias-Joseph Niyonzima, qui a « incité à la violence » et « formé les milices paramilitaires Imbonerakure », responsable de « graves atteintes aux droits de l’homme au Burundi ».


« Les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par les personnes mentionnées sont gelés » précise l’arrêté en date du 11 avril, qui entre en vigueur ce dimanche pour une durée de six mois.

Une crise politique meurtrière

En annonçant sa candidature - contraire à la constitution - à un troisième mandat le 25 avril 2015, le président du Burundi Pierre Nkurunziza avait plongé le pays dans une crise politique meurtrière.
Dès le lendemain, des manifestations gagnaient la capitale Bujumbura, violemment réprimées. Puis une tentative avortée de coup d’État le mois suivant et des troubles qui se sont poursuivis tout au long de l’année avaient fait plusieurs dizaines de morts et provoqué le départ précipité de milliers de Burundais vers le Rwanda voisin.

                                                                                                       Par Ouest France


jeudi 11 avril 2019

AFFAIRE NDADAYE : Troisième comparution de quatre hauts officiers ex-Fab accusés d'assassinat contre le président Ndadaye

Mardi 9 Avril 2019
Les colonels Laurent Niyonkuru, Anicet Nahigombeye et Gabriel Gunungu ainsi que le général Célestin Ndayisaba ont comparu pour la troisième fois devant la chambre de conseil de la cour suprême en itinérance à Gitega (centre du pays).
INFO SOS Médias Burundi
Sous la haute surveillance des policiers lourdement armés et les agents du SNR, la séance s’est déroulée à la cour d’appel de Gitega.
Selon un des avocats de la défense, ces hauts officiers sont accusés d'attentat contre le président Ndadaye, attentat contre l’autorité de l’Etat et massacre, dévastation et pillage. La décision est attendue dans un délai ne dépassant pas 48h.
Durant les deux précédentes séances, la cour suprême avait confirmé la détention préventive des quatre hauts officiers.


                                                                                                                Par SOS Médias Burundi

mercredi 10 avril 2019

L'évangéliste arrêté est un menteur selon le chef de la Fédération du Football du Burundi


Le président de la Fédération de Football du Burundi, Révérien Ndikuriyo, indique que le dossier d'arrestation de l'évangéliste Modeste Kayihura concerne la justice et non pas la FFB.

Il souligne également que le pasteur de l'église Faith Practice Miracles Ministries a menti dans ses ''pronostics''.

''Je voudrais démentir celui qui a dit que nous ne gagnerons aucun match. Nous le démentissons. Parce que nous, nous gagnerons. Notre équipe va bien se comporter'', lance Révérien Ndikuriyo qui indique que l'équipe nationale de football du Burundi ne sera pas un outsider en Egypte contrairement à ce que certains pensent et à ce qu'a annoncé l'évangéliste détenu.

La FFB n'est pas un tribunal

''Je ne sais pas si Modeste est détenu, je ne le connais même pas'', a répondu Révérien Ndikuriyo à un journaliste dans la conférence de presse de ce lundi, avant de dire que ni lui ni la FFB ne peuvent pas faire le travail de la justice.

Révérien Ndikuriyo indique que, par ailleurs, les burundais, dont lui-même, sentaient la qualification

dimanche 7 avril 2019

«Le corps de la femme ne doit plus être un champ de bataille»


Militante humanitaire burundaise visée par un mandat d’arrêt dans son pays, Marguerite Barankitse vit un exil fertil qui, grâce à son influence mondiale, lui permet de sauver des milliers de femmes et d’enfants


Celle qui coche toutes les cases pour être une future prix Nobel de la paix garde un souvenir amusé d’un trophée reçu en  des mains de George Clooney. 
N’arbore pas son insigne de chevalier de la Légion d’honneur, mais le pin’s de Gynécologie sans frontières (GSF).
Ce dernier, où s’illustre une femme les bras levés, symbolise à merveille le proverbe africain « Si les femmes baissaient les bras, le monde s’écroulerait ». 
Un clin d’oeil également au Dr Boyer, secrétaire général de GSF, qu’elle est venue saluer ces jours-ci à Draguignan, ville où elle a pris la parole dès  pour relayer son combat pour la dignité des femmes et des enfants du Burundi. Combat qui l’anime depuis  ans et a permis, à travers son ONG, de sortir de l’enfer des guerres civiles plus de   orphelins, petites filles violées, garçonnets castrés ou enrôlés comme bras armés… De sa verve bienveillante, elle défend leur cause, même si au fil du discours sa tunique humanitaire, devenue trop étroite, se transforme en « tenue de combat » politique contre le président burundais, qui l’a contrainte à l’exil en la placardant « ennemie de l’État ».

Indésirable chez vous, où résidez-vous aujourd’hui ?

Je suis citoyenne du monde parmi les miens. Je voyage grâce à des documents luxembourgeois. Lorsque le président Nkurunziza m’a déclaré « criminelle », on m’a accueillie en  dans un palais grand-ducal au Luxembourg. Mais après deux jours avec mes proches, même si nous étions comme intégrés à la famille grand-ducale, j’ai osé dire que ce n’était pas notre place. 
Le  juillet , je suis donc partie pour le Rwanda. La grande-duchesse, qui parle de « sainte colère » à mon sujet, n’a jamais cessé de m’aider dans mes projets depuis que nous nous sommes rencontrées en  et sa prise de conscience et visitant les enfants entassés dans les prisons du Burundi. Grâce à elle,  en sont sortis, et deux grands centres ont été construits pour eux !

Vous arrivez du tout premier colloque « Stand Speak Rise Up » au Luxembourg. Quelles avancées ?

L’innovation, c’est de dire que ça ne suffit pas d’aider toutes ces femmes victimes de viols. Il faut qu’il y ait un suivi. Sanitaire, psychologique, judiciaire, matériel, etc. Il faut appréhender ces cas de façon holistique. Dans leur ensemble ! Vous savez, à force de voir toutes ces misères, on se blinde. Mais là, c’est la première fois que je pleure à la fin d’un colloque…


En fait, c’étaient des larmes de joie en voyant une si haute personnalité [Son Altesse royale la Grande-Duchesse de Luxembourg, qui organisait ce rendez-vous, Ndlr] danser avec  survivantes de violences sexuelles en provenance du monde entier ! Pour une fois, ce sont elles qui étaient mises à l’honneur, avaient la parole devant la procureure de la Cour pénale internationale, Mme Macron, etc. « L’homme qui répare les femmes » et prix Nobel de la paix , le Dr Denis Mukwege, était présent. Quels liens entretenez-vous ? L’Irakienne Nadia Murad qui partageait son Nobel était également présente ainsi que le Nobel , le professeur Muhammad Yunus (fondateur de la Grameen Bank). Denis Mukwege, c’est mon voisin [le Congo est tout proche du Burundi, Ndlr]. Un grand frère aussi ! Nous avons des prix, mais surtout un combat en commun. S’il y a tous ces viols, c’est qu’il y a une mauvaise gouvernance dans nos deux pays. Le corps sacré de la femme est un champ de bataille. C’est devenu une arme de guerre ! Et nous, ne faisons que réparer les pots cassés de tous ces politiciens indignes…

Comment peser sur la situation au Burundi ?

Le Burundi est le pays le plus corrompu de la planète. Je suis fâchée ! Le premier pays qui peut faire pression, c’est la Tanzanie. Si elle décrétait un embargo économique en représailles des tueries, le président Nkurunziza céderait tout de suite ! Idem avec l’Union européenne, qui verse des millions chaque mois pour la mission de maintien de la paix en Somalie, alors qu’avant de payer les   soldats burundais, cet argent sert à entretenir la milice du président pour tuer sa population… C’est ça, le terrorisme de l’État ! Mais il reste appuyé par certaines puissances qui convoitent les terres agricoles, le nickel, et son emplacement stratégique sur le plan géopolitique…

‘‘ Au Burundi, il y a un terrorisme d’État”

‘‘ Clooney ? Je ne le connaissais même pas !”

L’ONU vient de fermer son bureau des droits de l’homme au Burundi. Un autre mauvais signal…
Cela s’ajoute aux bureaux des médias indépendants et étrangers. Je ne comprends pas pourquoi les ambassadeurs restent… Pour moi, l’arme la plus puissante pour contrer tout cela, c’est l’éducation. C’est ma priorité, et j’invite les gens à financer des scolarisations (), gages de dignité et de valeurs qui nourriront nos futurs dirigeants, car depuis l’indépendance, c’est le chaos. D’ailleurs, je lance un cri de détresse comme une maman, car si d’ici juin, je ne réunis pas   €,  étudiants vont devoir arrêter les cours. Mais j’ai une confiance triomphante en la providence !


Parmi vos multiples distinctions, laquelle est la plus précieuse ?

[Long silence] Je dois vous avouer que la seule qui me ferait du bien, c’est de ne plus voir d’enfants dans les prisons, en finir avec la malnutrition, les maladies, les violences, etc., au Burundi.
C’est pourquoi celui qui m’a le plus touchée est le Prix mondial des enfants remis par la reine Silvia de Suède en . Moi-même je n’ai pas eu d’enfants biologiques, mais je leur dédie ma vie depuis l’âge de  ans.

Et celle remise par George Clooney ?

La symbolique du prix Aurora pour l’éveil de l’humanité m’a énormément touchée, mais lui, je ne le connaissais pas ! [rire] Mes enfants étaient tout excités :
« Waouh, c’est le plus bel homme ! »
J’ai répliqué : « Oui, mais en face, il y a la plus belle femme aussi ! » [éclat de rire] Plus sérieusement ce prix, qui m’a rétablie dans ma dignité, est celui de tous ceux qui sont en exil.

                                                                                                          Par NICE-MATIN