mercredi 17 mars 2021

Inhumé, exhumé, puis inhumé dans la dignité


Il est enterré dans la dignité en fin janvier au cimétière de Mukoni dans la commune Muyinga de la province Muyinga. C’est au Nord-Est du Burundi. Kenny Kabura, élève de la neuvième année au Lycée Mukoni, est tué, en cours de route, par les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les imbonerakure, alors qu’il se dirige vers son domicile à Mukoni. Les parent et proches de Kenny souffrent beaucoup pour trouver son cadavre, ces partisans du CNDD-FDD l’ayant enterré le lendemain matin sur le lieu de l’assassinat.

L’assassinat de Kenny Kabura se commet sur la colline Ruganirwa de la zone Cumba en commune et province Muyinga. Dirigés par un certain Muvunyi, les imbonerakure de la zone Cumba interceptent Kenny Kabura qui est entrain de regagner son domicile sur la colline Mukoni vers 20 heures le vendredi, 22 janvier 2021. Ils appellent par téléphone le chef de la colline Mukoni pour lui demander s’il le connaît. Le chef de colline répond par la négative. Les membres de la jeunesse du CNDD-FDD

mercredi 10 mars 2021

Enième décès lié à la COVID-19 au Burundi

Un citadin de Bujumbura lave un masque qu'il ne devait porter qu'une seule fois  

Les agents de santé de l’hôpital de Muyinga ont pensé au test COVID-19 un peu tardivement, quelques heures seulement avant la mort de N.R surnommé Nzr. Ce natif de la colline Tangara, commune Butihinda de la province Muyinga résidait dans le quartier Swahili au chef-lieu de la province avant de rendre l’âme. Ce camionneur avait des malaises à son arrivée en provenance de la Tanzanie.
 

N.R est arrivé de la Tanzanie lundi et sa mort est survenue vendredi à l'hôpital de Muyinga. A son enterrement, samedi, la distanciation physique était obligatoire au cimetière des musulmans sur la colline Kinyota, commune et province Muyinga, au Nord du Burundi. 

Lundi, 8 février 2021 : N.R arrive à Muyinga en provenance de Dar-Es-Salam à bord d’un camion de l’entreprise Interpetrol où il travaillait comme chauffeur. Cet homme, âgé d’une quarantaine d’années, dit à ses proches qu’il sent la malaria mais il continue sa route vers Bujumbura. Il retourne le même

mardi 9 mars 2021

Que cherche l'armée burundaise au Congo?

 

Photo : far-maroc.forumpro.fr

Depuis environ une semaine, la Force de Défense Nationale du Burundi fait l'une des plus importantes incursions en République Démocratique du Congo depuis la fin du troisième mandat contesté de Pierre Nkurunziza. L’actuel président de la République du Burundi s’était, sans doute, donné un peu de temps pour y réfléchir. Huit mois après son investiture, Evariste Ndayishimiye décide alors d’opérer de la même façon que son prédécesseur.

Vers la fin du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, les incursions de l’armée burundaise au Sud-Kivu étaient régulières, occasionnant parfois des accrochages avec les Forces Armées de la République Démocratiques du Congo, les FARDC.

En mai 2020, le président congolais aurait même donné

samedi 13 février 2021

La Commission Vérité et Réconciliation cacherait-elle la Vérité aux Journalistes ?

Membres de la CVR et la population devant une fosse commune à Muzenga-Rwankona

C’est la question que je me pose après le fiasco de la couverture médiatique lors du lancement de l’exhumation des restes des victimes de 1972 à Bururi. La Commission Vérité et Réconciliation estime que, dans cette province du sud du Burundi, il y a plus de 80 fosses communes. Mais, comme cela a été le cas lors de l’ouverture solennelle des activités dans cette province, les journalistes n’auront finalement pas l’occasion de couvrir les deux semaines d'activités d’une commission qui, elle-même, soulève la controverse. 

Le mercredi, 10 février 2021, une quinzaine de journalistes basés à Bujumbura font le départ à 7 heures du matin pour Bururi. Comme d’habitude, les membres de la CVR, eux, sont déjà sur place dès la veille. Les pluies torrentielles empêchent le minibus, qui transporte les journalistes, d’avancer normalement et ils arrivent au chef-lieu de la province Bururi vers 13 heures. C'est la CVR qui a mis le minibus à la disposition des journalistes. ‘’Nous ne comprenons pas pourquoi la CVR nous oblige à faire le départ le matin au lieu de nous laisser passer la nuit dans la province-cible’’, se lamentent certains journalistes. A l’arrivée des journalistes à Bururi, les membres de la CVR ont déjà clôturé l’activité du jour. Chaque journaliste est prié de récupérer 14400 francs de frais de mission accordés par la CVR pour la journée avant de rebrousser chemin. 

Les journalistes ont également droit aux images 

Les communicateurs de la CVR ont pris toutes les images de l’activité. Les journalistes sont priés de copier et coller les images mises à leur disposition par ces communicateurs de la Commission Vérité et Réconciliation. Mais, les journalistes ne sont pas sûrs qu’il s’agit de la totalité des images prises pendant l’activité. Certains journalistes récupèrent immédiatement les images à Moonlight Hotel au centre-ville Bururi. Mais il y en a d’autres qui refusent de recevoir les images … 

... parce qu’il s’agit d’une affaire délicate 

Certains journalistes expliquent que les affaires des fosses communes en particulier et de la justice transitionnelle en général font partie des sujets délicats. ‘’C’est un sujet délicat. Il fallait voir cela de nos propres yeux pour pouvoir traiter le sujet’’, expliquent certains journalistes. Même certains journalistes qui récupèrent les images hésitent de les publier. 

Le gouverneur de Bururi ne savait-il pas que les journalistes étaient absents ? 

Devant la caméra des communicateurs de la CVR, le gouverneur souhaite les bienvenus à toutes les personnes présentes, y compris les journalistes qui ne sont pourtant pas là. Même le vice-président de la CVR, Clément Noé Ninziza, qui sait très bien que les journalistes ne sont pas encore arrivés, ne manque pas de les évoquer dans son discours comme s’ils les voient. Le gouverneur Léonidas Bandenzamaso souhaite ensuite à la délégation de la CVR un bon travail et se dit convaincu que les témoins ‘’ne vont pas exagérer’’ mais qu’ils vont dire ‘’la vérité et rien que la vérité’’. Il demande ainsi à la population de ne pas avoir peur de témoigner. 

Les on-dit ? 

Alors que la fouille dans la fosse située sur la colline Muzenga-Rwankona de la commune Bururi est en cours, un membre de la CVR parle à une centaine de personnes présentes. ‘’Comme d’habitude, avant de déterrer les restes humains, nous appelons la population pour éviter que, ces gens qui racontent des mensonges comme quoi la CVR déterre des cimetières les restes humains et les exposent, ne doutent plus de notre travail. Donc, nous allons encore vous appeler à la fin des activités pour voir le résultat de notre travail.’’ 

Si les journalistes étaient là, ils allaient peut-être chercher plus d’éclaircissements sur ces rumeurs sur les visites des membres de la Commission Vérité et Réconciliation aux cimetières. 

Alors que l’Accord d’Arusha prévoit sa mise en place pendant la transition dirigée par l’UPRONA et le FRODEBU, la Commission Vérité et Réconciliation est créée, une dizaine d’années plus tard, le 10 décembre 2014 par le pouvoir CNDD-FDD dans des conditions controversées
Aujourd’hui, certains Burundais pensent que les conditions propices au bon fonctionnement de la CVR ne sont pas encore créées. Il y en a d’autres, comme le vice-président du FRODEBU Léonce Ngendakumana, qui estiment que la véritable CVR n'est pas encore là.

mardi 26 janvier 2021

Deux grenades explosent en silence Chez Siyoni

Crédit Photo: www.bujumburacitymarket.com

Les détonations n’ont pas fait grand bruit dans les médias. Mais les deux grenades, qui ont explosé ce vendredi dans les lieux d’aisances du marché Bujumbura City Market, communément appelé ‘’Kwa Siyoni’’ pour dire ‘’Chez Sion’’, ont emporté une vie humaine. Un ‘’agent du système’’, selon certaines sources bien informées. (Article le3mandat.blogspot.com)

Un homme déchiqueté. C’est ce que certains marchands de Bujumbura City Market ont vu dans les toilettes après l’explosion de deux grenades vendredi dans ce marché situé dans la zone Ngagara, commune Ntahangwa. C’est au Nord de la ville de Bujumbura. ‘’J’ai entendu une première explosion, puis une deuxième et je me suis couché au sol à l’intérieur de mon stand’’, raconte un marchand.

Certains marchands, qui ont pu s’approcher du cadavre en pièces, indiquent que la victime, qui portait un bonnet, n’a pas été reconnue.

La police n’a pas non plus révélé l’identité de la victime 

Dans un message partagé samedi dans un groupe Whatsapp de certains membres du gouvernement du Burundi, un membre de la police a écrit : ‘’Hier 22.01.2021, vers 16h10, en commune Ntahangwa, zone Ngagara au marché City Market dit chez Siyoni, une personne a explosé deux grenades qui ont emporté sa vie. Après le constat de l’OPJ, une autre grenade défensive qui était également dans sa poche a été saisie. Le corps a été transporté à la morgue par la protection civile appuyée par la protection civile appuyée par l’administration. Des enquêtes approfondies sont en cours’’.

Aucune sortie médiatique sur le cas. Aucun tweet, en rapport avec ces explosions de grenades en plein marché, sur le compte du ministère de l'intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique. 

Certaines hautes autorités viseraient la fermeture du marché de Sion

Certaines sources indiquent que le pouvoir de Gitega cherche un prétexte pour fermer le marché de Siyoni. Elles précisent que la victime de la déflagration était un agent du Service National de Renseignement. Mais ces sources soulignent qu’elles ne savent pas exactement ce que tentait de faire cet agent du SNR avec ces grenades mais que la finalité était la fermeture du marché. ‘’Et ce n’est pas fini. Le marché peut être fermé d’un moment à l’autre’’, insistent ces sources qui expliquent que l’homme d’affaires Sion Nikobiri n’est pas actuellement en bons termes avec les nouveaux hommes forts du régime en place. Principal motif avancé : le CNDD-FDD accuse cet homme d’affaires d’avoir financé la campagne électorale du Congrès National pour la Liberté, le CNL d'Agathon Rwasa

Le parking payant n’est plus actif ...

Certaines hautes autorités auraient obligé l’homme d’affaires à fermer le parking payant du marché Bujumbura City Market. Les bus de transport, venant du centre-ville, ne sont plus autorisés à déposer les clients au marché Chez Siyoni depuis la proclamation des résultats définitifs des élections de 2020

... et les banques ne lui accordent plus les crédits mensuels …

Certaines banques avaient l’habitude d’accorder un crédit mensuel à Sion Nikobiri. Ce dernier remboursait avec un intérêt à la fin de chaque mois. Après la proclamation des résultats définitifs des récentes élections, certaines hautes autorités auraient demandé à ces banques de ne plus lui accorder ce type de crédit. Nos sources dans certaines banques de Bujumbura affirment qu’elles n’accordent plus ce genre de crédit à Sion Nikobiri.

... et ...

Il faut rappeler que ce marché ‘’Chez Siyoni’’, qui est en danger, regroupe un grand nombre de marchands qui ont été victimes de l'incendie du marché central de Bujumbura le 27 janvier 2013.

C’est ce mercredi, 27 janvier 2021, que ces marchands célèbrent le triste anniversaire de la consumation par le feu de leurs marchandises, il y a 8 ans.


Un autre article à ne pas rater 👉 COVID-19 : Pourquoi le président Evariste Ndayishimiye "joue la transparence"?