Les
sanctions de l’Union Européenne contre le ministre Gervais Ndirakobuca expirent
dimanche. Cependant, selon nos sources, ces sanctions, imposées au ministre de
l’intérieur du Burundi depuis 2015, risquent de disparaître d’une manière
définitive.
Certaines
organisations internationales et nationales sont à pied d’œuvre depuis quelques
mois pour décrocher la levée des sanctions qui pèsent sur le ministre de
l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique depuis
le mois d’octobre 2015. Selon nos sources, les discussions auraient tourné en
faveur du ministre Gervais Ndirakobuca qui est, d'ailleurs, très soutenu par le président de
la République Evariste Ndayishimiye.
Selon ces sources, il est fort probable que l’Union
Européenne ne renouvelle pas les sanctions contre cette haute personnalité
qui a été caractérisée par une certaine humilité envers différents partenaires du Burundi ces derniers mois. Au cours de la campagne séduction, Gervais Ndirakobuca a gagné la sympathie des organisations internationales
et des diplomates qui le présentent comme un ministre pragmatique si on ignore
son passé, insistent nos sources.
"Il écarte les policiers et agents du SNR cités dans les crimes"
Selon un haut responsable d'une organisation internationale qui appuie les médias au
Burundi, le ministre Gervais Ndirakobuca soutient le désarmement des jeunes armés y
compris les Imbonerakure. Cette personnalité indique que "certains policiers, cités dans les crimes, ont été
sanctionnés comme le Commissaire Prosper Manirampa, auteur de la disparition du
journaliste du groupe de presse Iwacu Jean Bigirimana, qui a été révoqué de la police". "Autre chose. Son
ministère reste notre partenaire privilégié avec lequel il faut tout faire pour
renouer les bonnes relations et la confiance", insiste cette personnalité.
Nos sources affirment que, justement, les mesures prises ces derniers mois par le ministre Gervais Ndirakobuca ont l’objectif de convaincre la communauté internationale qu'il fait un effort pour redresser la situation dans le pays à travers son vaste ministère.
C'est pour cela que ce ministre, qui écoute beaucoup ses conseillers, a multiplié des
‘’actions de bonne volonté’’ pour montrer qu'il essaie de limiter certains crimes, dont des
assassinats et des disparitions forcées, qui sont signalés en permanence sur le territoire burundais.
Identification des pistolets et instructions
"J’ai
l’honneur de vous demander d’instruire les Commissaires Provinciaux pour faire
un rapport détaillé et actualisé de toutes les armes remises ou saisies et de
les rassembler au niveau central pour une meilleure gestion afin d’éviter que
ces armes soient réutilisées dans des actes qui portent atteinte à la sécurité
et l’ordre public.", ordonnait l’Inspecteur Général de la Police Nationale à
tous les Commissaires Régionaux le 6 octobre dernier.
Deux mois
plus tôt, le même inspecteur de la police, Melchiade Ruceke, prônait la
limitation des cas de criminalité commise par les policiers dans une correspondance
adressée au Commissaires Généraux, aux Chefs de Bureau et aux Commissaires
Régionaux. "Suite aux cas de criminalité impliquant nos policiers qui
s’observent dans ces derniers temps, il vous est demandé de faire une
identification des pistolets détenus par les brigadiers et agents dans votre
secteur de responsabilité, d’en faire un contrôle régulier et de récupérer ceux
qui ne sont plus nécessaires à être en mains de ces derniers selon le cas. Les
pistolets récupérés devront être acheminés au Bureau Logistique avec mention du
détenteur et de son unité."
Toutes ces mesures prises au sein de son ministère pourraient libérer Gervais Ndirakobuca des sanctions européennes selon nos sources qui signalent qu'après cela, certains leaders des organisations non-gouvernementales et médias vont quitter l'exil.
Le rapatriement des hautes personnalités d’ici février
Les hauts
responsables de certaines organisations de la société civile et des médias, en
exil, principalement en provenance de l’Europe, rentreront au Burundi d’ici le
mois de février 2022 si la levée des sanctions contre Gervais Ndirakobuca est
effective selon nos sources. Ils pourront ensuite gérer leurs projets
respectifs en collaboration avec le ministre de l’intérieur, du développement
communautaire et de la sécurité publique.
Depuis le 2
octobre 2015, Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika ne peut pas franchir le territoire des 27 à cause des sanctions lui imposées. L'Union Européenne l'accuse d’être "responsable d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au
Burundi en donnant des instructions qui ont entraîné un recours disproportionné
à la force, des actes de violence, des actes de répression et des violations du
droit international des droits de l’homme à l’encontre des manifestants dans le
cadre des manifestations qui ont débuté le 26 avril 2015, à la suite de
l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à l’élection
présidentielle, notamment les 26, 27 et 28 avril 2015 dans les quartiers de
Nyakabiga et Musaga à Bujumbura" lorsqu'il était chef de cabinet chargé des questions
liées à la police nationale à la Présidence de
la République.