Les deux partis politiques marchent ensemble depuis quelque temps. Dans leur correspondance récemment adressée à l'Union Européenne, le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD) et le Parti des Patriotes pour le Développement (PPD-Girijambo) réclament le maintien des sanctions économiques contre le Burundi. Ils sont convaincus que la rétention de l'aide européenne peut contribuer à faire fléchir le gouvernement du Burundi.
Le MSD et le PPD-Girijambo cite l'exemple de la suspension en 1995 de l'aide au développement par l'Union Européenne pour contraindre le président Pierre Buyoya à négocier la réouverture de l'espace politique et la remise sur les rails de la démocratie qui, selon eux, avait été tuée dans l'oeuf par l'assassinat du président Melchior Ndadaye. Selon ces deux partis politiques, le discours selon lequel les sanctions seraient inefficaces est une forfaiture politique. Ils rappellent qu'à l'époque les gouvernements allemand et belge ont également gelé leur aide bilatérale. Ils ont exigé des négociations entre le gouvernement burundais et son opposition politique ainsi que son opposition armée, ligne qu’ils ont défendue jusqu’à la tenue des élections en 2005, selon la correspondance signée par Léonidas Hatungimana et Alexis Sinduhije.
En plus de cela, le MSD et le PPD-Girijambo indiquent qu'à la même époque, les gouvernements allemand et belge ont gelé leur aide bilatérale tout en préconisant l’arrêt par l’Union européenne de toute aide économique au Burundi. Ils ont exigé des négociations entre le gouvernement burundais et son opposition politique ainsi que son opposition armée, ligne qu’ils ont défendue jusqu’à la tenue des élections en 2005, ajoutent-ils.
Ces deux partis estiment que le régime CNDD-FDD risque de "détourner les fonds issus d'une reprise de coopération pour entretenir les criminels et commettre l'irréparable".
Les deux partis, dont les leaders sont en exil, expliquent également que l'insécurité au Burundi provoque l'insécurité au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.
Selon ces deux partis de l'opposition, si les négociations d’Arusha ont pu avoir lieu et aboutir, ce n’est pas nécessairement ou seulement parce que la région s’était engagée en premier ni parce que les rebelles du CNDD-FDD et du Palipehutu-FNL étaient très actifs sur le terrain, mais surtout parce que les sanctions économiques prises par l’Union européenne en collaboration avec les Etats-Unis ont forcé le gouvernement de Pierre Buyoya à négocier.
Selon le MSD et le PPD-Girijambo, la négociation et la signature de l'accord d'Arusha ont montré l'efficacité des sanctions. Selon eux, toute tentative de reprise de coopération devrait être conditionnée par l'ouverture d'un dialogue politique au Burundi.