C'est lui qui va prochainement être nommé Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l'homme au Burundi. Sans surprise, le président du Conseil des Nations Unies aux Droits de l'Homme vient d'approuver la recommandation du Groupe Consultatif qui avait placé Fortuné Gaetan ZONGO devant les deux autres candidats lors de la dernière sélection. (Le Mandat)
Le Burundi traverse une période très difficile depuis l'annonce de la candidature au 3 ème mandat de Pierre Nkurunziza en date du 25/04/2015. Ce blog va essayer de parler de tout ce qui est, d'une manière ou d'une autre, lié à ce mandat contesté.
mercredi 23 février 2022
Gaetan Zongo nommé Rapporteur Spécial sur les droits de l'homme au Burundi.
jeudi 17 février 2022
Burundi : Ces autres raisons qui ont motivé la révocation des sanctions européennes
Ces
motifs ne figurent pas dans le récent communiqué final du Conseil de l’Union
Européenne mais certains d’entre eux sont parmi les motivations avancées par
les 27 avant la décision finale. Parmi ces raisons qui ont poussé l’Union
Européenne à lever les sanctions à l’égard du Burundi figurent leur inefficacité
et la géopolitique. (Le Mandat)
En plus des
raisons avancées dans la décision du 8 février dernier, d’autres justifications pour la levée des sanctions à l’égard
du Burundi étaient déjà mises en évidence par le Conseil au début du mois de
janvier dans la proposition issue des conclusions des consultations avec le Burundi
au titre de l’article 96 de l'accord de Cotonou qui lie l’Union Européenne à l’Organisation
des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Le
positionnement de l’UE au Burundi
Selon le
Conseil de l’Union Européenne, cette initiative de levée des sanctions à l’égard
du Burundi poursuit l'objectif de l'Union en matière d'action extérieure et
contribue à la priorité politique "L'Union Européenne en tant qu’acteur
mondial fort". Selon le Conseil, la révocation des sanctions devrait accroître
l'influence de l'Union Européenne et renforcer sa position au Burundi par
rapport aux autres acteurs mondiaux. "Le Burundi est également un bon point
stratégique pour avoir un œil sur la région des Grands Lacs", signale un
analyste. Après la levée des sanctions, le Conseil espère aussi l’instauration
de la confiance entre l'Union Européenne et le Burundi et la normalisation des
relations, le renforcement des forces positives au sein des structures
burundaises du pouvoir, ainsi que la tenue du dialogue politique entre les deux
parties sur des sujets sensibles.
L’inefficacité
des sanctions
Ce point n’est pas évoqué par le Conseil de l’Union Européenne mais il est évident que le régime CNDD-FDD a su s’adapter tant bien que mal à l’absence de l’aide directe de l’Union pendant environ 6 ans. La pression de la société civile, de l’opposition politique, et de l’opposition armée n’a pas été assez suffisante pour pouvoir peser sur l’échiquier. Gitega n’a par ailleurs mis en application que partiellement ou pas du tout la plupart des conditions exigées par l'Union Européenne depuis 2016. Pour ne pas continuer de perdre le terrain en faveur des Américains, des Russes, des Chinois et d’autres, l’Union Européenne a décidé d’abroger ces sanctions inefficaces et de continuer à soulever certaines questions dans le cadre du dialogue politique avec le Burundi en vertu de l’article 8 de l'accord de Cotonou.
C’est
notamment l’amélioration de la bonne gouvernance, de l'état de droit, des
droits de l'homme, du climat des affaires. Selon l’Union Européenne, c’est la
base nécessaire au développement durable. Il y a aussi la libération des
prisonniers politiques, le retour des membres de l'opposition et de la société
civile. L'espace politique doit être ouvert et apaisé, avec l'objectif de
parvenir à la réconciliation selon l’Union Européenne. Elle devrait également
exiger des efforts continus pour renforcer la liberté des médias. Parmi les
exigences, il devrait y avoir aussi la réduction des arrestations arbitraires,
un meilleur contrôle par les autorités compétentes des groupes politiques
violents. Ici, l’Union Européenne cite les Imbonerakure. L’Union
Européenne devrait également exiger l'amélioration de la responsabilité et de
la transparence de certaines activités du Service National des Renseignements
(SNR), la réforme du système judiciaire, ainsi que la séparation entre l'Etat
et le Parti CNDD-FDD. La dernière exigence c’est le respect de l'indépendance
de la société civile ou organisations non gouvernementales.
A lire aussi FDN contre RED-Tabara : Est-ce l'échec de la "Force Spéciale" qui fait réfléchir Gitega?
Pour inciter le gouvernement du Burundi à faire de nouveaux progrès sur ces points, le groupe de travail de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique a souligné l'importance de maintenir les mesures restrictives à l'encontre des hautes personnalités.
La levée des sanctions économiques à l’égard du gouvernement du Burundi a été effective un mois après l’accession à la présidence du Conseil de l’Union Européenne par la France. Dans son discours devant les députés européens le 19 janvier dernier, Emmanuel Macron a présenté l’Afrique comme un continent très stratégique pour l’Union Européenne.
lundi 14 février 2022
FDN contre RED-Tabara : Est-ce l’échec de la "Force Spéciale" qui fait réfléchir Gitega?
La guerre
contre les rebelles du mouvement RED-Tabara dans les hauts plateaux du Sud-Kivu
étant devenue plus compliquée qu’on ne le pensait, le gouvernement du Burundi
décide de déployer une "force spéciale" pour appuyer le contingent déjà
présent sur place. Mais, le peloton envoyé par Gitega est intercepté par les
rebelles au niveau de la rivière Rusizi, l’une des frontières entre le Burundi
et la RDC. Les dégâts sont énormes. (Le Mandat)
Nous sommes
le lundi, 7 février 2022. Vers 23 heures, une vingtaine d’hommes d’abord pour
sécuriser le passage, ensuite une autre vingtaine. Tous viennent de traverser
la rivière Rusizi après les derniers préparatifs au camp militaire de Cibitoke
selon nos sources. Le second groupe est composé de soldats très loyaux envers
le CNDD-FDD. Prêts à se sacrifier pour le parti présidentiel, expliquent nos
sources. Ils font partie de ce que certains militaires appellent "force
spéciale". "Contrairement aux autres soldats qui viennent ici sans savoir
exactement ce qui les attend, les membres de la force spéciale, eux, sont au
courant du moindre détail de leur mission", nous confie un militaire du camp de Cibitoke.
Selon lui, la plupart des militaires sont informés qu’ils vont franchir le sol
congolais après avoir reçu l'ordre de détacher les petits drapeaux burundais de leurs tenues de
combats. "Il y en a d’autres qui sont déployés en RDC avec des tenues d’exercice".
"Certains membres de la force spéciale sont sélectionnés
au niveau des différents camps militaires du pays. Certains d’entre eux étaient
au Congo, alors très jeunes, dans les rangs des FDD encore au maquis".
Le peloton tombe
dans une embuscade?
"Nos supérieurs
étaient informés de leur traversée nocturne de la Rusizi et nous ont
chargés de les empêcher d’avancer", nous confie un combattant du RED-Tabara
qui affirme avoir participé à l’opération. "Nous les attendions tout près de
la Rusizi et notre mission consistait à viser surtout ces membres de la force
spéciale de l’armée burundaise". Après les combats, ce rebelle affirme que
plus de 10 soldats ont perdu la vie côté force spéciale de l’armée burundaise. "Nous
les avons surpris alors qu’ils se préparaient pour entamer un long voyage vers
les hauts plateaux. Je crois qu’ils ont perdu quinze hommes sur place et nous
avons appris que trois autres se sont noyés dans la Rusizi. De notre côté, un
ami a été tué par les balles des militaires qui assuraient la couverture de la
force spéciale". Il y a eu des échanges de coups-de-feu avant que nous
décidions de nous replier, explique ce rebelle. "Je suis ici depuis une
dizaine d’années. Je crois que je maîtrise le terrain mieux que quiconque parmi ces
militaires burundais" se vante le rebelle qui nous indique aussi que ces militaires de la force spéciale ont coupé le moteur de leur pirogue au milieu des eaux de la Rusizi pour ne pas faire du bruit. Ils ont ensuite continué à ramer jusque sur les rives, tente-t-il de nous convaincre.
Certains
habitants de la plaine de la Rusizi confirment ces combats
"Nous
avons entendu une grande explosion pendant la nuit de lundi. Il s’en est suivi
plusieurs tirs. Nous avons appris le lendemain qu’il y avait eu des
affrontements tout près de la rivière", indique un habitant de la plaine. Un membre de la société civile congolaise affirme avoir vu, lui-même, huit corps des militaires burundais dans la matinée, le
lendemain des affrontements. "Les militaires qui gardaient ces corps ont
empêché les gens de s’approcher des rives de la Rusizi ce jour-là. C’était
mardi". Selon lui, ce sont les pêcheurs et les agriculteurs de la plaine qui ont aidé les militaires à évacuer ces corps quelques heures plus tard. Notre source au sein du camp militaire de Cibitoke confirme également
que les membres de la force spéciale ont péri dans une attaque tout le long de
la Rusizi. "Nous avons entendu dire que les militaires qui avaient traversé la
Rusizi le lundi soir ont été attaqués en cours de route et que la plupart d’entre
eux, surtout les membres de la force spéciale, n’ont pas pu survivre. Nous
avons aussi appris que les rebelles se sont enfuis vers les montagnes après l’attaque". Cette source au sein du camp de Cibitoke indique que certains militaires résistent, d'une certaine manière, à l'ordre de se rendre au Congo. "En janvier, il y a deux soldats qui se sont tiré des balles dans les pieds et ont évité ce champ de bataille du Congo de cette façon. Ils ont expliqué que c'était un accident mais c'est souvent notre façon de refuser d'aller au combat".
Les militaires et les imbonerakure rentrent au Burundi
Ces combats, qui viennent de durer environ deux mois principalement dans les hauts plateaux du Sud-Kivu entre l'armée burundaise et le mouvement de Résistance pour un Etat de Droit (RED-Tabara), qui revendique des attaques à l'intérieur du pays, sont devenus de plus en plus compliqués pour le gouvernement du Burundi. Le déploiement de milliers d’hommes en République Démocratique du Congo depuis décembre dernier, qui n’a pas donné de résultats escomptés, était l’une des stratégies finales pour tenter d’en finir une fois pour toutes avec ces Burundais qui ont décidé de prendre les armes contre le régime en place. Mais, selon nos sources, certaines informations, fournies au gouvernement burundais pour décider de déployer plus de deux mille hommes sur le territoire congolais, étaient biaisées.
A lire aussi Que cherche l'armée burundaise au Congo?
La récente embuscade visant la force spéciale sur la Rusizi aurait précipité la décision du rapatriement des soldats et des imbonerakure au Burundi. Suite à cette embuscade, certains chefs militaires auraient demandé à l'Etat-major de l'armée de réfléchir encore une fois sur une nouvelle stratégie à adopter pour combattre le mouvement RED-Tabara selon nos sources.
Selon nos sources en République Démocratique du Congo, plus de la moitié des soldats et imbonerakure, déployés depuis le mois de décembre, ont déjà quitté le sol congolais. Ce rapatriement des forces vers le pays d'origine se fait par groupes depuis la semaine dernière selon nos sources.
Le mouvement rebelle RED-Tabara, qui était le principal communicateur depuis le début des combats qui auraient emporté des centaines de vies des Burundais et des Congolais depuis le mois de janvier, a été très silencieux ces derniers jours. Son porte-parole Patrick Nahimana nous a dit qu'il était très occupé pour l'instant mais qu'il s'exprimera dans les prochains jours.
Nous avons également contacté le porte-parole de l'armée burundaise, Colonel Floribert Biyereke. Nous lui avons tout d'abord demandé pourquoi les militaires burundais étaient entrain de quitter le sol congolais. Floribert Biyereke a nié la présence de l'armée burundaise en RDC. "Ils rentrent du Congo? Qui les avait envoyés là-bas? Non, c'est faux." nous a répondu le porte-parole de la Force de Défense Nationale du Burundi Floribert Biyereke avant de raccrocher. Nous n'avons pas eu l'occasion de lui poser des questions sur la bataille du début de la semaine dernière sur les rives de la Rusizi.
mardi 8 février 2022
Burundi : L'Union Européenne lève les sanctions économiques après 6 ans
Selon l'Union Européenne, "de nouveaux progrès dans le domaine des droits de l'homme, de la bonne grouvernance et de l'état de droit seraient bénéfiques pour tous les Burundais, notamment par la mise en oeuvre de la feuille de route, dans le cadre du dialogue politique en cours entre l'Union Européenne et le Burundi". La décision, prise par le Conseil de l'Union Européenne ce mardi, lève la décision qui imposait au Burundi "la suspension du soutien financier, du versement de fonds au bénéfice direct de l'administration ou des institutions burundaises et de l'appui budgétaire". Cette décision permettra à l'Union Européenne de relancer ce type de coopération avec le Burundi.
Article similaire L'accord, qui sanctionne le Burundi, décroche encore "sept mois" de survie
La levée de ces sanctions est, selon l'Union Européenne, l'aboutissement du processus politique pacifique entamé lors des élections générales de mai 2020. Depuis ces élections, l'Union Européenne estime que des progrès ont été accomplis par le gouvernement burundais en ce qui concerne les droits de l'homme, la bonne gouvernance et l'état de droit et que le gouvernement s'est engagé, à travers une feuille de route, à faire de nouvelles améliorations dans ces domaines. Les 27 indiquent aussi qu'un grand nombre de réfugiés sont retournés volontairement au Burundi et que la coopération avec la communauté internationale et les pays voisins a été relancée.
Dans la décision, l'Union Européenne se dit "prête, aux côtés d'autres partenaires internationaux, à soutenir les efforts que déploient actuellement les autorités burundaises pour stabiliser et consolider les institutions démocratiques, promouvoir les droits de l'homme, la bonne gouvernance et l'état de droit et mettre en oeuvre les engagements pris pour de nouvelles améliorations dans ces domaines".
A lire aussi Rapporteur Spécial sur le Burundi : 3 candidats sur la dernière ligne droite
Le ministre burundais des affaires étrangères et de la coopération au développement, Albert Shingiro, se félicite de la levée de ces sanctions qui ont suspendu depuis plus de cinq ans une grande partie d'une aide financière de plus de 400 millions d'Euros au gouvernement.
La levée des sanctions contre le 🇧🇮 est une victoire partagée entre le #Burundi & l'Union Européenne & ses Etats membres au terme d'un long processus de dialogue franc & sincère qui a été marqué par l'esprit d'ouverture,de compromis et de confiance mutuelle entre les deux parties pic.twitter.com/AoTFn7MRwU
— Amb. Albert SHINGIRO (@AShingiro) February 8, 2022
Les sanctions que l'Union Européenne vient de lever ont été prises le 14 mars 2016 en pleine crise liée à la contestation du troisième mandat du président de la République au Burundi.
jeudi 3 février 2022
Sanctions contre le Burundi : le Royaume-Uni veut le retour du Haut-Commissariat et le feu vert au Rapporteur Spécial des droits de l’homme
Après le renouvellement des sanctions à l'égard du Burundi en décembre dernier, le Royaume-Uni estime que, pour le moment, il n’est pas opportun de cibler les individus. Aucun Burundais ne figure sur la nouvelle liste des sanctions élaborée ce lundi. Pourtant, les sanctions imposées au pouvoir de Gitega par le Royaume-Uni trouvent leur origine dans celles imposées par l'Union Européenne à quatre Burundais avant et même après le Brexit. C’est justement autour de cette question des sanctions à l’égard du Burundi que la chambre des lords a organisé un débat le 19 janvier dernier. "En réponse à l'amélioration du climat politique au Burundi, nous avons décidé de ne pas faire passer les désignations individuelles spécifiques dans le cadre du régime des sanctions de l'Union Européenne au régime des sanctions autonome du Royaume-Uni au Burundi" a indiqué Andrew Michael Gordon Sharpe qui s’est félicité de la "coopération plus étroite du gouvernement burundais avec la communauté internationale au cours de l’année 2021". "Nous notons également, par exemple, que le gouvernement a repris contact avec certains médias. Nous nous félicitons de cet engagement accru en faveur des droits de l’homme".
A regarder Liberté de la Presse une année plus tard
D'autres membres de cette chambre haute du parlement du Royaume-Uni estiment que ces sanctions enfoncent plutôt dans la misère un peuple burundais qui est déjà dans une pauvreté extrême. Parmi eux, John Dawson Eccles. Selon lui, il y a une pauvreté abjecte dans une grande partie du Burundi. Pour John Dawson Eccles, il ne semble pas très pertinent que la politique du Royaume-Uni à l’égard du Burundi soit guidée par des sanctions. "Si nous pensons à l'Afrique subsaharienne, avec tous ses problèmes, et que nous les rattachons au Burundi, la question centrale est le développement économique et non le comportement d'un gouvernement en particulier à un moment donné".
Article similaire Le Royaume-Uni maintient les sanctions contre le Burundi
De leur côté, d’autres membres de la chambre haute du Parlement estiment que maintenir
le régime des sanctions sans désigner personne sous celui-ci semble totalement
inefficace. "Nous exprimons une grande inquiétude quant à la décision de
retirer des personnes désignées sous le régime des sanctions en ce qui concerne
le Burundi, même si, en principe, le régime des sanctions reste potentiellement
en place", a déclaré Lindsay Patricia Northover avant d’ajouter que le régime
des sanctions britanniques doit être clairement réactif. Citant le récent
rapport de la Commission d'Enquête de l'ONU sur le Burundi,
Lindsay Patricia Northover a dit que, malgré l’accession au pouvoir d’un
nouveau président de la République, la répression contre la société civile et
l'opposition s'est poursuivie au Burundi, notamment des exécutions sommaires,
des arrestations arbitraires, des meurtres et des disparitions.
A lire aussi Burundi-ONU : un Rapporteur Spécial à la place d'une Commission d'Enquêteurs
En
conclusion, le présentateur du dossier des sanctions Andrew Michael Gordon Sharpe a souligné que le régime des sanctions
actuel conservait les mêmes effets que le précédent et que le gouvernement du Royaume-Uni
était entrain de négocier le rétablissement de la coopération entre le Burundi
et les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies. Il a parlé notamment du Haut Commissariat des Nations Unies qui a été obligé par le gouvernement burundais à plier bagage en février 2019 et du Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Burundi qui sera désigné en mars prochain. "Nous continuons
d'appeler le gouvernement du Burundi à coopérer avec tous les mécanismes
onusiens des droits de l'homme et à faciliter la réouverture du bureau du Haut-Commissaire
des Nations Unies aux droits de l'homme au Burundi. Nous voulons voir le
Burundi s'engager pleinement avec les mécanismes des droits de l'homme de l'ONU
et permettre au Rapporteur Spécial d'entrer dans le pays".
A lire aussi Rapporteur Spécial sur le Burundi : 3 candidats sur la dernière ligne droite
Tout en se réservant le droit de cibler certains individus en cas de besoin, le Royaume-Uni explique que les sanctions à l'égard du Burundi sont maintenues pour encourager le gouvernement à respecter les principes et institutions démocratiques, l'Etat de droit et la bonne gouvernance, à s'abstenir de politiques ou d'activités qui répriment la société civile, à se conformer au droit international des droits de l'homme et à respecter les droits de l'homme, y compris en particulier, respecter le droit à la vie des personnes au Burundi, le droit des personnes à ne pas être soumises à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris dans le cadre du viol, d'autres formes de violence sexuelle et de violence sexiste. Le Royaume-Uni exige aussi le droit à la liberté et à la sécurité des personnes y compris le droit de ne pas être arrêté arbitrairement, détenu ou victime de disparition forcée; les droits des journalistes, défenseurs des droits humains et autres personnes au Burundi à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
Ces sanctions imposées au gouvernement du Burundi par le Royaume-Uni excluent, toutefois, l'exigence de négocier avec ses opposants politiques. Le Royaume-Uni considère que, même si les tensions politiques subsistent, il ne s'agit plus d'une crise politique immédiate après "le transfert de pouvoir géré et largement pacifique à un nouveau président de la République à la suite des élections de mai 2020".
samedi 29 janvier 2022
Rapporteur Spécial sur le Burundi : 3 candidats sur la dernière ligne droite
dimanche 23 janvier 2022
Rapporteur Spécial sur le Burundi : un ‘’bavard’’ dans la liste des candidats
Il se nomme Ambassador Gerard Nsengiyumva. Il écrit beaucoup sur Twitter surtout depuis qu’il est candidat au poste de Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Volontaire en ligne au sein des Nations Unies depuis 2018 et ancien chargé des relations publiques et de la communication au ministère des infrastructures au Rwanda (2010-2011), ce détenteur du diplôme de Bachelor en Administration des Affaires (Business Administration) à Kigali Institute of Science, Technology and Management, dit croire qu’il est le meilleur des candidats à ce poste.
Dans la matinée de jeudi, 20 janvier 2022, alors qu'ils étaient encore au nombre de sept, le candidat de nationalité rwandaise m’a accordé une longue interview. (Le Mandat)
Pour commencer, j'ai voulu savoir pourquoi il se nomme "Ambassadeur"
Cà c’est le
titre que j’ai reçu lorsque j’ai joint l’agence des Nations Unies des
volontaires en juin 2018. Il y avait des cours qu’on devait apprendre et après
on obtenait le titre d’ambassadeur qui était prévu. Donc, depuis ce temps-là,
je suis l’ambassadeur de 193 pays membres des Nations Unies, incluant le Rwanda
bien sûr qui est ma nationalité rwandaise [qui est mon
pays d’origine].
Avec votre titre d’ambassadeur, qu’est-ce que vous faites exactement?
Normalement,
à part le titre que j’ai reçu d’après les cours que j’ai reçus au sein du campus
électronique, normalement je suis entré dans le système des Nations Unies comme
volontaire. J’ai accumulé bon nombre de titres dépendant bien sûr du succès des
études que je suivais. Sur mon compte Twitter, vous pouvez même y trouver des
certificats qui certifient certains de ces titres-là.
D’accord.
Entrons maintenant dans le vif du sujet. Aujourd’hui, vous êtes candidat au
poste de Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi.
Et je vois dans vos publications sur Twitter, vous vous présentez comme le
candidat idéal alors que vous n’avez ni l’expérience dans le domaine du droit en
général ni dans le domaine des droits de l’homme. Pourquoi?
Lorsque
j’étais à l’école secondaire, nous faisions des études des droits de l’homme.
Les études de droit c’étaient parmi les cours qu’on faisait lorsque j’étais à
l’université au campus de Kigali Institute of Science, Technology and
Management. Donc, le domaine de droit n’est pas un domaine étranger pour moi.
Ce que je peux dire c’est que, dans le système des Nations Unies, quand on
étudie, il y a aussi des applications directes. On vous met quelques fois dans
des actions simulées. Donc, ce n’est pas seulement les théories, mais il y a
aussi des actions qui vous donnent l’expérience dont vous parlez maintenant.
Dans l’e-mail que je vous ai envoyé, il y a la couverture de certains des
livres de la formation qui m’a donné ce titre de rapporteur spécial des Nations
Unies. Je vous ai envoyé aussi des photos qui portent la mention ‘’pratique’’.
Donc, c’est ça que l’expérience veut dire. En plus de cela, même la vie c’est
l’expérience elle-même du droit et de justice parce qu’en tant qu’une personne,
j’ai eu quelques cas dans la justice. J’ai poursuivi ces cas-là et j’ai gagné.
Donc, le domaine de justice ce n’est pas quelque chose qui est nouveau pour
moi. C’est quelque chose que je vis, c’est quelque chose que j’ai étudié, c’est
quelque chose dans lequel j’ai une expérience qui est universelle.
Pensez-vous
que votre expérience-là va peser sur celle des autres candidats que je trouve
d’ailleurs beaucoup plus solides? Prenons par exemple les cas de Strauss et de
Bocoum.
J’ai fait
une analyse de chaque candidat. En ce qui concerne Marie-Thérèse, elle a déjà
occupé ce poste. Maintenant, Marie-Thérèse fait déjà
partie des membres du groupe des experts au Kasaï en République Démocratique du
Congo. Donc, dans les principes des rapporteurs spéciaux, ça c’est ce qu’on
appelle l’accumulation des activités des droits de l’homme. C’est un principe
qu’on doit respecter. Marie-Thérèse a déjà perdu parce qu’elle ne respecte pas
ce principe comme elle est déjà occupée au Kasaï. Demander un autre poste
lié aux droits de l’homme c’est une faute absolue.
Là, je
vois que vous évoquez les articles 44 et 46 de la résolution 5/1 qui exigent le
respect du principe du non-cumul des mandats. Mais le formulaire que vous
avez vous-même complété, Marie-Thérèse Bocoum l'a complété aussi et a accepté d’abandonner sa mission du Kasaï au cas où elle serait désignée Rapporteur Spécial sur le Burundi.
Non, il
faut essayer de mettre les choses dans la logique. Imaginez vous avez accepté
de travailler pour un employeur pour x temps, disons, un an. Et après 8 mois,
vous allez chez votre employeur et vous lui dites non je ne vais pas compléter les
12 mois parce que j’ai un autre travail. Mettez-vous alors dans l’état, à la
place de cet employé-là. Ca c’est un. Deux, la raison pour laquelle je suis le
meilleur c’est que tous ces candidats-là n’ont pas signé leurs formulaires. On
appelle ça des tracts. Au milieu du formulaire, la signature est incluse dans
la lettre et on demande que cette signature-là doit être tapée. Tous les 6
candidats, qu’ils aient une expérience, qu’ils aient quelques qualifications,
qu’ils soient compétents, mais ils n’ont pas complété la procédure. Donc, pour
moi, c’est le seul point qui me permet de dire que je suis le meilleur candidat
sans entrer dans les détails de leurs études, des expériences faites.
Mais la
signature électronique ou ‘’typed signature’’ était également acceptée. Or la
signature électronique peut uniquement être constituée du nom et du prénom. Et j'ai
vu que certains candidats ont mis leurs noms et prénoms en bas de la lettre de
motivation demandée. Que dites-vous à propos de ceux-là?
Cher Emile,
les formulaires sont claires. La signature c’est la signature. Les noms c’est
les noms. N'essaie pas d'altérer les instructions ou ajouter ce qui n'est pas
là. Je pense que tu as un grand problème de compréhension de la langue anglaise.
Ils n'ont pas tout simplement signé puisque leurs places de signature sont
absolument vides. C'est très facile à voir ma vérité. Cette technique d'essayer
de remplacer la signature par les noms et ou prénoms est fausse d'après tout ce
que je viens de vous expliquer. Ils n'ont qu'à accepter la défaite prématurée
de leurs formulaires de candidature.
Non, je ne pense pas que j'aie un grand problème de compréhension de l'anglais mais abordons maintenant le point sur votre pays, votre nationalité. Vous
savez que certains appellent même les deux pays, le Burundi et le Rwanda, les
pays jumeaux. Ils partagent une même histoire à certaines époques. Ne
pensez-vous pas que l’on va douter de votre objectivité, de votre impartialité
parce que ça fait partie des critères de sélection?
En ce qui
concerne l’impartialité et d’autres principes des Nations Unies, je suis déjà sur
le point maximal du respect et de connaissance de ces principes-là de neutralité
et d’impartialité parce que j’ai des certificats qui confirment que je suis aussi
un agent humanitaire par formation. Ce sont des principes qu’on doit respecter
même sans le dire. Ca c’est un. De deux, si vous regardez sur mon compte Twitter, vous
allez voir que lorsque j’ai donné ma candidature, j’ai essayé de voir ce que le
public peut dire de moi si demain je deviens Rapporteur Spécial sur les droits
de l’homme au Burundi. J’ai même déjà contacté Son Excellence le président de
la République burundaise le Général [Evariste
Ndayishimiye] pour demander ce qu’on peut penser si demain ou après-demain je deviens
le Rapporteur Spécial.
Qu’est-ce qu’il vous a
répondu?
Normalement, il y a eu quelque chose comme silence. Il y a eu silence mais en français comme vous le savez ‘’Qui ne dit mot consent’’. C’est le proverbe français qui est connu. Qui ne dit mot consent. S’il y avait une objection, je l’aurais déjà constaté pendant ce temps-là. J’ai contacté aussi d’autres institutions comme le parlement tout en incluant la Mission des Nations Unies au Burundi. Vous pouvez voir ça sur mon compte Twitter, c’est public.
"Amahoro"! I'd Love To Know If Possible How Would @GeneralNeva @Burundi1stLady @NtareHouse @landrysibo @nshingamateka @DorianeMunezero @dieudonnenkuru2 @NtahirajaThren1 @esperancenday @HonEdouard @ButoyiEvelyne feel if @UN_HRC appointed me Special Rapporteur. Cc: @UN_Burundi [GN] pic.twitter.com/ogkFxtRwWc
— Ambassador GERARD NSENGIYUMVA (@GNsengiyumva) December 13, 2021
Nous nous dirigeons vers la fin de notre entretien. Je vois que vous communiquez beaucoup via Twitter. Les autres candidats semblent silencieux, du moins sur les réseaux sociaux. Je n’ai même pas pu trouver des comptes Twitter pour la plupart des candidats. Est-ce que j’aurais tort si je disais par exemple que vous êtes le plus bavard de tous les 7 candidats?
Communiquer n'est pas bavarder. Aujourd’hui,
c’est le moment de communiquer. Dans le passé, on devrait être silencieux, on
devrait être ignorant. Mais aujourd’hui c’est ça les médias sociaux. On doit
être là et on doit être actif. Parce que ça aide à beaucoup de choses. Par
exemple, si j’obtiens cet entretien, nous nous entretenons aujourd’hui parce
que vous m’avez trouvé sur le compte Twitter, parce que vous m’avez trouvé sur
les médias sociaux. Si vous ne m’aviez pas trouvé là-bas, je ne pense pas qu’il
y aurait un autre moyen de nous parler de cette candidature. Ce que je peux
vous dire c'est qu’il y a une différence entre bavarder et communiquer. On bavarde en
disant quelque chose qui n’est pas dans le sujet concerné. Mais ce dont nous parlons
aujourd’hui c’est quelque chose qui est bien planifié. Ce que je mets sur mon
compte Twitter, c’est ça, c’est pour, disons, éduquer, c’est pour, disons, informer,
c’est pour élargir mon réseau comme je vous ai trouvé déjà. Ca c’est un autre
outil non seulement dans le domaine des droits de l’homme mais aussi dans
beaucoup d’autres domaines. Ces gens-là qui n’ont pas de comptes Twitter, je
pense qu’ils manquent aussi quelque chose. Ca devrait même être dans le formulaire
peut-être dans les années à venir parce que c’est quelque chose d’important.
Parce que lorsqu’on met parmi les critères par exemple la langue anglaise et la
langue française, les médias sociaux aujourd’hui c’est comme une autre langue. Les
médias sociaux c’est un outil de communication qui ne doit pas être négligé.
A lire aussi Rapporteur Spécial sur le Burundi : le "favori" des candidats se retire.
Dernière
question. Le gouvernement du Burundi a déjà dit qu’il ne permettra pas au
Rapporteur Spécial de l’ONU de franchir ses frontières. Est-ce que ça vous inquiète
personnellement?
Aujourd’hui,
je ne peux pas commenter sur une décision officielle parce que je ne suis pas
encore officiellement désigné comme rapporteur spécial sur le Burundi. Donc, je
me réserve de dire quelque chose sur les Nations Unies ou sur le gouvernement burundais.
Mais, ce que je peux dire c’est qu’il y a déjà des conventions, des lois, des
instruments internationaux que les pays ont déjà signés. Donc, si la décision
du gouvernement du Burundi est dans le cadre des conventions qu’ils ont
signées, moi je ne vois aucun problème. S’ils disent qu’ils ne peuvent pas
accepter le Rapporteur Spécial, que cela soit dans les conventions, que cela
soit ce qui ait été convenu. Le système des Nations Unies a déjà prévu tous les
chemins auxquels il faut recourir. Donc, si le gouvernement dit ceci, qu’est-ce
que cela reflète dans les conventions qu’on a eu avec le gouvernement, qui sont
signées, qui sont ratifiées? C’est ça ma position sur cette question.
Normalement, le problème c’est que quelques fois les gens oublient ce qu’ils
ont accepté publiquement, ce qu’ils ont accepté en accord avec les autres. Ce
que je peux ajouter c’est qu’après avoir obtenu le poste de Rapporteur Spécial
dans les mois à venir, j’ai la vision de devenir Secrétaire Général des Nations
Unies. Ca c’est ma vision, c’est mon rêve.
Et si
vous n’êtes pas nommé Rapporteur Spécial?
Si je ne
suis pas désigné comme Rapporteur Spécial sur le Burundi, il y aura une
plainte. Je dois recourir aux institutions compétentes pour rejeter une autre
nomination qui peut être faite. Ce que je peux vous dire c’est que si j’obtiens
ce poste clé pour moi, ça me montrera que le système des Nations Unies est vraiment
100% correct. Mais si je n’obtiens pas ce poste, je pense que j’aurai le temps
de réfléchir mais je peux même prendre la décision de quitter définitivement le
système des Nations Unies. Mais je ne pense pas que ça va être comme ça. Je
pense que c’est moi qu’on va déjà nommer.
Article similaire Burundi-ONU : Un Rapporteur Spécial à la place d'une Commission d'Enquêteurs
samedi 22 janvier 2022
Rapporteur Spécial sur le Burundi : le "favori" des candidats se retire.
| Photo : ONU |
vendredi 21 janvier 2022
Keita Bocoum, nouveau Rapporteur Spécial de l’ONU sur le Burundi?
| Photo: lapresse.tn |
C’est au mois de mars que les Nations Unies vont nommer un rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Au total, sept personnes ont soumis leurs candidatures mais l’ivoirienne Marie-Thérèse Keita Bocoum semble la mieux placée pour occuper ce poste. (Le Mandat)
Elle était
déjà Rapporteuse Spéciale des Nations Unies à la veille de la signature de
l’Accord d’Arusha et pendant le gouvernement de transition à la tête duquel
étaient l’UPRONA et le FRODEBU. De 1999 à 2004, Marie-Thérèse Keita Bocoum avait
la principale mission de surveiller et d'évaluer la situation des droits de
l'homme au Burundi, de faire des recommandations pour améliorer cette situation
et de soumettre des rapports à la Commission des droits de l'homme des Nations
Unies (actuel Conseil des Droits de l’Homme), au Conseil de sécurité des
Nations Unies et à l'Assemblée générale des Nations Unies. Actuellement membre
de l’équipe des experts internationaux, nommés par le Conseil des Droits de
l’Homme de l’ONU, dans la région du Kasaï et en République Démocratique du Congo, l’ivoirienne a occupé, entre
autres, des postes de haut responsable des droits de l’homme au Bureau des
Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, à la Mission conjointe des Nations
Unies et de l’Union Africaine au Darfour ainsi qu’en République Centrafricaine.
Article similaire Un Rapporteur spécial à la place d'une Commission d'Enquêteurs
En plus des
critères exigés comme le savoir-faire, l’expérience dans le domaine du mandat, l’indépendance,
l’impartialité, l’intégrité personnelle et l’objectivité, le Comité Consultatif
analyse aussi chez les candidats des exigences techniques et objectives comme
les diplômes pertinents ou l’expérience professionnelle dans le domaine des
droits de l’homme ainsi que la compétence reconnue au niveau national, régional
ou international en matière des droits de l’homme.
Des
critères qui semblent offrir un avantage de taille à Marie-Thérèse Keita Bocoum
face à ses six concurrents. C'est notamment l’Allemand Strauss Ekkehard, haut responsable du département
des droits de l’homme au Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB) en
2010, le Burkinabè Fortuné Gaetan Zongo, président de la cour d’appel de Fada
N’Gourma au Burkina Faso, l’Italien Maurizio Cusimano, professeur en
Criminologie, le Nigérian Segun Jegede, actuellement procureur spécial du gouvernement, le Rwandais Gerard Nsengiyumva, volontaire aux Nations Unies, et
le Camerounais Frédéric Foka Taffo, chargé des affaires politiques dans la
délégation de l’Union Européenne au Cameroun et en Guinée Equatoriale.
Au moins un
mois avant le début de la 49ème session du Conseil des droits de l’homme, le groupe consultatif devrait proposer au Président du Conseil une
liste de candidats possédant les plus hautes qualifications pour le poste et
répondant aux critères exigés.
Selon la résolution 5/1, sur la base des recommandations
du groupe consultatif et à l’issue de consultations étendues, tenues en
particulier par l’intermédiaire des coordonnateurs régionaux, le Président du
Conseil déterminera le candidat approprié au poste de Rapporteur Spécial sur le
Burundi qu’il présentera aux Etats membres et aux observateurs au moins deux
semaines avant le début de la session.
En décembre dernier, le ministre burundais des affaires étrangères Albert Shingiro a indiqué que le Burundi n'autorisera pas le Rapporteur Spécial des Nations Unies à entrer sur son territoire.
mercredi 29 décembre 2021
Burundi-ONU : Le régime a 3 mois pour s’expliquer sur la torture de Roger Muhizi
Il est parmi les militants du Mouvement pour la Solidarité
et la Démocratie (MSD) qui ont extrêmement souffert en détention à Bujumbura.
Blessé par balles lors de l’attaque de la permanence nationale de son parti par
les forces de sécurité le 8 mars 2014, Roger Muhizi a été arrêté le lendemain
pour ensuite passer des années "sans permission" de se faire
soigner. Selon le Comité des Nations Unies Contre la Torture, le gouvernement
du Burundi a violé plusieurs dispositions de la Convention contre
la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
(Le Mandat)
L’administration des coups de crosses de fusils et de matraques à Roger Muhizi déjà blessé par balles, le refus aux soins de santé pendant plusieurs heures, les insultes, les intimidations, ainsi que le refus d’octroi du dossier médical font partie des éléments constitutifs de torture au sens de l’article 1 de la Convention selon le Comité Contre la Torture qui ajoute que ces coups lui infligés par des agents étatiques ont occasionné, chez la victime, des douleurs et souffrances aiguës, y compris des souffrances morales et psychologiques.
"Article 1:
1. Aux fins de la présente Convention, le terme "torture" désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d'obtenir d'elle ou d'une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d'un acte qu'elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d'avoir commis, de l'intimider ou de faire pression sur elle ou d'intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle soit, lorsqu'une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s'étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.2. Cet article est sans préjudice de tout instrument international ou de toute loi nationale qui contient ou peut contenir des dispositions de portée plus large."
Le Comité Contre la Torture indique aussi que l’Etat partie n’a pris aucune mesure pour protéger la victime et sanctionner ces actes de torture malgré les plaintes. Dans sa décision publiée le 21 décembre, le Comité conclut à une violation de l’alinéa 1 de l'article 2 de la Convention.
"Article 2:
1. Tout Etat partie prend des mesures législatives, administratives, judiciaires et autres mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis dans tout territoire sous sa juridiction.2. Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu'elle soit, qu'il s'agisse de l'état de guerre ou de menace de guerre, d'instabilité politique intérieure ou de tout autre état d'exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture.
3. L'ordre d'un supérieur ou d'une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture."
En plus de sa détention dans des conditions déplorables dans un état de santé critique, ce militant du MSD Roger Muhizi n’a eu droit à un avocat qu’un mois et demi après sa détention dans la prison centrale de Mpimba. Le Comité confirme la violation de l’article 11 de la Convention.
"Article 11:
Tout Etat partie exerce une surveillance systématique sur les règles, instructions, méthodes et pratiques d'interrogatoire et sur les dispositions concernant la garde et le traitement des personnes arrêtées, détenues ou emprisonnées de quelque façon que ce soit sur tout territoire sous sa juridiction, en vue d'éviter tout cas de torture."
Les articles 12, 13, 14, et 16 de la Convention ont également été violés par les autorités burundaises selon le Comité Contre la Torture.
"Article 12:
Tout Etat partie veille à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois qu'il y a des motifs raisonnables de croire qu'un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction."
"Article 13:
Tout Etat partie assure à toute personne qui prétend avoir été soumise à la torture sur tout territoire sous sa juridiction le droit de porter plainte devant les autorités compétentes dudit Etat qui procéderont immédiatement et impartialement à l'examen de sa cause. Des mesures seront prises pour assurer la protection du plaignant et des témoins contre tout mauvais traitement ou toute intimidation en raison de la plainte déposée ou de toute déposition faite."
"Article 14:
1. Tout Etat partie garantit, dans son système juridique, à la victime d'un acte de torture, le droit d'obtenir réparation et d'être indemnisée équitablement et de manière adéquate, y compris les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète possible. En cas de mort de la victime résultant d'un acte de torture, les ayants cause de celle-ci ont doit à indemnisation.2. Le présent article n'exclut aucun droit à indemnisation qu'aurait la victime ou toute autre personne en vertu des lois nationales."
"Article 16:
1. Tout Etat partie s'engage à interdire dans tout territoire sous sa juridiction d'autres actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui ne sont pas des actes de torture telle qu'elle est définie à l'article premier lorsque de tels actes sont commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel, ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. En particulier, les obligations énoncées aux articles 10, 11, 12 et 13 sont applicables moyennant le remplacement de la mention de la torture par la mention d'autres formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.2. Les dispositions de la présente Convention sont sans préjudice des dispositions de tout autre instrument international ou de la loi nationale qui interdisent les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou qui ont trait à l'extradition ou à l'expulsion."
A lire aussi Pourquoi le MSD et le PPD réclament le maintien des sanctions européennes contre le Burundi?
Le Comité a invité le Burundi à soumettre ses observations sur la plainte de R.M à plusieurs reprises en 2017, 2019 et 2020 mais l'Etat partie n'a donné aucune suite à ces demandes d'information. Le Comité a alors constaté que le Burundi a également violé l’article 22 de la Convention à cause de ce manque de coopération. Le cas de R.M. est le dernier des 14 plaintes pour torture contre le Burundi qui ont été examinées par le Comité depuis 2014. Et selon le Comité, le Burundi avait violé ses obligations envers la Convention dans tous ces cas.
"Il s'agit
d'une grave violation des obligations de l'Etat. Mais surtout, cela prive les
victimes de torture de la possibilité d'obtenir réparation", a déclaré le Président du Comité Claude Heller à propos de ce cas de torture du partisan du MSD représenté par l'organisation Track Impunity Always (TRIAL).
Selon la décision, le Burundi a 90 jours pour informer le Comité contre la Torture de l'ONU des mesures qu’il aura prises pour donner suite aux observations de la décision en question.
Mais, en principe, cette décision du Comité contre la Torture de l'ONU n'a pas force obligatoire.
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lundi 27 décembre 2021
Massacres de décembre 2015 : Faut-il trop garder les yeux rivés sur la CPI?
Les 11 et 12 décembre 2015, certains habitants de
Bujumbura ont vécu des journées et des nuits cauchemardesques. Des balles ont sifflé,
certaines filles et femmes ont été violées, et les cadavres jonchaient
certaines maisons et rues de la capitale. Mais, face au régime qui refuse de
rendre justice, l’un des tous derniers recours des Burundais a été la Cour
Pénale Internationale. Une cour de dernier recours qui, pourtant, en plus de ses nombreux défis,
fonctionne au ralenti selon un analyste. (Le Mandat)
Le 7 décembre 2021, au cours du débat général de la 20ème assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la CPI, le président de la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale Internationale semblait impatient de voir les auteurs des crimes répondre de leurs actes. Il réclamait le lancement des mandats d’arrêt. "Les familles des victimes espèrent que l’enquête sera enfin bientôt clôturée afin de briser ce cycle d’impunité et rétablir les valeurs fondamentales et universelles partagées par l’humanité tout entière", a insisté maître Lambert Nigarura tout en signalant que les graves violations des droits de l’homme se poursuivent dans le pays même aujourd’hui. "L’espace politique reste verrouillé, les associations de la société civile indépendante ont été radiées, des radios indépendantes ont été détruites et incendiées et la liberté d’opinion n’existe plus au pays", a également déclaré le défenseur des droits de l’homme.
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Parmi les crimes qui restent impunis au Burundi figure le carnage du 11 décembre 2015. En évoquant ces massacres, la Cour Pénale Internationale parle de "l’une des opérations qui a fait plus de victimes depuis le 26 avril 2015 en réponse à l’attaque menée plus tôt le même jour contre quatre positions militaires dans Bujumbura et ses environs par des groupes d’hommes armés non identifiés". Ce jour-là, on a rapporté entre 150 et 200 morts selon la CPI qui évoque un bilan de plus de 1 200 morts pour la période allant d’avril 2015 à juin 2017.
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Au cours de la session du 7 décembre, les participants ont évoqué certains défis auxquels fait face la Cour, notamment les longues durées des examens préliminaires, le manque de budget suffisant et les problèmes de gouvernance.
Le Burundi n’est pas prioritaire
La Cour a d’autres priorités plus importantes que le dossier du Burundi, estime un analyste. "L’évolution de la situation du Burundi sur le plan politique ne permet pas non plus de lancer des mandats d’arrêt contre les hautes autorités", ajoute l’analyste qui évoque la mise en place de nouvelles institutions étatiques en juin 2020. Mais, selon l’analyste, les plaintes et les preuves devraient continuer à être déposées au sein des mécanismes judiciaires internationaux en espérant d’éventuelles poursuites peut-être dans les décennies à venir. "Il vaut mieux avoir une plainte déjà déposée quelque part que rien", conclut l’analyste.
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Depuis l'éclatement de la crise burundaise en 2015, certains Burundais soumettent leurs revendications par la voie politico-diplomatique. D'autres font recours à la justice internationale. Et les plus radicaux ont choisi la lutte armée.
Le 10 décembre dernier, au cours de la conférence de presse intitulée "Conférence de Presse : Justice pour les Victimes des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira en RDC", maître Bernard Maingain a cité le cas du Burundi et a déclaré que "la CPI a ses dérives, ses problèmes, ses enjeux, ses problèmes de budget, ses rapports de force intérieurs.". Ce membre du collectif qui défend les victimes de la crise burundaise répondait à la question de savoir si les Banyamulenge ne pouvaient pas saisir rapidement la Cour Pénale Internationale sur les allégations de violations de leurs droits sans s'attarder sur les juridictions locales en République Démocratique du Congo.
vendredi 24 décembre 2021
Adhésion à l’EAC : la RDC doit patienter encore un peu
Les Etats membres de l’EAC dont le Burundi soutiennent l’adhésion de la République Démocratique du Congo à cette communauté. Après l’évaluation de l’état d’avancement des procédures d’adhésion ce mercredi au cours du 18ème sommet extraordinaire des Chefs d’Etat, la RDC devrait devenir membre de cette communauté dès l’année prochaine.
"Le point clé de notre délibération d’aujourd’hui était d’évaluer l’état d’avancement de l’aspiration de nos frères et sœurs de la République Démocratique du Congo à nous rejoindre dans la Communauté Est-Africaine", a précisé le président kenyan Uhuru Kenyatta au cours du 18ème sommet extraordinaire des Chefs d’Etat, tenu virtuellement ce mercredi. Selon ce président en exercice du sommet des chefs d’Etat l’EAC, l’étape franchie sur cette question est non seulement un succès mais aussi une opportunité pour cette communauté.
Le sommet avait l’objectif d’entendre les positions des Etats membres après la présentation du rapport du conseil des ministres sur la mission de vérification de l’intégration de la RDC à l’East African Community.
Lorsqu’il a pris la parole, le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a indiqué qu’il était très content de voir qu’ils venaient d’approuver le processus d’adhésion de la République démocratique du Congo dans leur communauté. "Comme je l’ai dit dans la réunion à huis clos, le Congo fait partie de l’Afrique de l’Est historiquement, surtout la partie Est de la RDC. Ils parlent Swahili, il y a les mêmes tribus qu’ici. C’est le colonialisme qui a placé le Congo dans une autre région", a lancé le président ougandais.
De son côté, le président rwandais se dit impatient :"Le Rwanda salue l’étape franchie en ce qui concerne l’adhésion de la République Démocratique du Congo à la Communauté Est-Africaine. Nous attendons avec impatience la conclusion rapide des procédures d’adhésion restantes".
La présidente de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan a également dit que son pays est favorable à l’adhésion de la RDC à l’East African Community. "Nous avons examiné le rapport de la mission de vérification sur l'état de préparation de la RDC à rejoindre la communauté et nous avons donné des directives qui accéléreront la finalisation du processus restant".
Le Sud-Soudan, représenté par son ministre des affaires de l’EAC Deng Alor Kuol, veut une rapide adhésion de la RDC tout comme le Burundi, représenté par le vice-président de la République Prosper Bazombanza. "Le Burundi a pris bonne note de la conclusion et de l'observation de l'équipe de vérification de la demande d'intégration de la RDC à l'EAC et plaide pour son adhésion dans la communauté".
Au cours de ce 18ème sommet extraordinaire des Chefs d’Etats, le secrétaire général de la Communauté Est-Africaine Peter Mathuki a précisé qu’ils ont accompli 70% des activités prévues pour l’adhésion de la RDC à l’EAC. "Concernant la vérification de l'adhésion de la RDC, suite à vos directives et au soutien du conseil des ministres, j'ai le plaisir d'annoncer que vous avez entrepris 7 des 10 étapes convenues et que maintenant nous avons progressé", a déclaré Peter Mathuki.
Les étapes restantes pour l’adhésion de la RDC ont été confiées par le sommet des Chefs d’Etat au conseil des ministres. Ce conseil est chargé de démarrer et de conclure rapidement les négociations avec la République Démocratique du Congo et de présenter le rapport au prochain sommet prévu l’année prochaine. C’est au cours de l’année 2022 donc que l’adhésion de la RDC à la Communauté Est-Africaine devrait avoir lieu. Les Etats membres de l’EAC estiment que l’adhésion attendue en 2022 de ce pays de plus de 100 millions d’habitants permettra à la Communauté de se développer davantage surtout sur le plan économique.
Source: RPA
vendredi 17 décembre 2021
Le Royaume-Uni maintient les sanctions contre le Burundi.
Le Royaume-Uni
vient de prolonger d’une année les sanctions contre le gouvernement du Burundi
et ses hautes autorités. Ces sanctions, qui trouvent leur origine au sein de
celles imposées par l’Union Européenne à l’égard de certaines hautes personnalités,
excluent l’exigence au gouvernement du Burundi de négocier avec ses opposants politiques. (Le Mandat)
Ces
sanctions, qui sont en vigueur depuis ce mardi, 14 décembre 2021, confèrent au
secrétaire d'État du Royaume-Uni le pouvoir de désigner des Burundais qui sont
ou ont été impliqués dans certaines activités. Les personnes désignées peuvent
être exclues du Royaume-Uni et peuvent faire l'objet de sanctions financières,
y compris le gel de leurs fonds et de leurs ressources économiques. Le Royaume-Uni
explique que c’est pour encourager le gouvernement du Burundi à respecter les
principes et institutions démocratiques, l'Etat de droit et la bonne
gouvernance, s'abstenir de politiques ou d'activités qui répriment la société
civile, se conformer au droit international des droits de l'homme et respecter
les droits de l'homme, y compris en particulier, respecter le droit à la vie
des personnes au Burundi, le droit des personnes à ne pas être soumises à la
torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dans le
cadre du viol, d'autres formes de violence sexuelle et de violence sexiste ; le
droit à la liberté et à la sécurité des personnes, y compris le droit de ne pas
être arrêté arbitrairement, détenu ou victime de disparition forcée ; les droits des journalistes, défenseurs des droits humains et autres personnes au
Burundi à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
Les négociations
avec les opposants politiques sont exclues
Ces
sanctions remplacent celles qui étaient en vigueur depuis le 31 décembre 2020.
Ces dernières exigeaient également du gouvernement du Burundi la participation de
bonne foi aux négociations avec ses opposants politiques pour parvenir à une
solution pacifique à la situation politique. Cette exigence a été supprimée
dans les sanctions actuelles à la suite du changement de Président au Burundi après les élections de mai 2020. Le Royaume-Uni supprime également les critères de
désignation des personnes associés à cet objectif.
Après son
retrait de l’Union Européenne, le Royaume-Uni a abrogé le régime des sanctions imposées par l'Union Européenne au Burundi depuis 2015 pour mettre en place ses propres sanctions plus
ou moins similaires. Lors du briefing de mercredi au Conseil de sécurité sur le
Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale, l’ambassadeur britannique
James Roscoe a déclaré que son gouvernement salue les efforts déployés par le gouvernement
du Burundi pour renouer avec la communauté internationale et faire preuve d'un
plus grand engagement en faveur des droits de l'homme. "A cette fin, nous
continuons d'exhorter le gouvernement du Burundi à collaborer avec les
mécanismes de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies, y compris
le nouveau rapporteur spécial pour les droits de l'homme, et à veiller à ce que
les besoins et les droits des réfugiés, des autres personnes déplacées et des
communautés d'accueil soient reconnus.’’
Le Royaume-Uni, qui maintient les sanctions contre le Burundi, est constitué de l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord.
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